Ce sont les fils du plus grand pédocrimonel de l’histoire judiciaire française. Un statut qui aurait mis plus d’un sur le terrain et pourtant, ils sont très solides, polis, sympathiques et affables à la tête de la cour pénale de Morbihan, avec le lourd fardeau d’ouvrir le ballon des témoins familiaux. Ceux qui devraient soulever le voile sur l’intimité de Joël Le Scouarnec, l’ex-surgée accusé d’avoir abusé des centaines de jeunes patients, dans un parcours pédophile stupéfiant de plus de 25 ans qui a été jugé depuis lundi à Vannes.
Le premier à venir est le plus jeune. Mikaël
38, qui concède « beaucoup de stress ». Jusqu’à présent, il a pu mentir sur l’origine de son nom de famille, pour dire qu’il y a « plein de Scouarnec » et suggérer qu’il n’était pas lié à l’affaire. « Mais quand je sortirai d’ici, je sais que mon nom sera associé à la sienne », respire-t-il. «Ce sera compliqué. Cependant, c’est une enfance « très heureuse » qu’il expose. Et un père « très intelligent ». « Il a essayé de nous faire beaucoup découvrir », se souvient-il. Musique, lecture, musées, culture … Joël Le Scouarnec est un père idéal. Logiquement, de ce père, il dit qu’il garde « un très bon souvenir ». C’est pourquoi il n’a « plus de contact » maintenant. « Je voudrais garder cette image de lui », explique-t-il, avant de s’adresser aux juges: « Je vous demande de séparer l’homme qui est jugé du père. » «
« Je ne sais pas d’où vient cette perversion »
Son grand frère Frédéric, 42 ans – « celui au milieu » – parle également de parents « attentifs » qui « lui ont inculqué des valeurs ». Mais cela révèle une partie plus sombre de la famille. Celui de la violence sexuelle. Sa mère lui a dit qu’il avait été « maltraité » dans le passé, mais il ne sait pas par qui. « Pas des gens de la famille », il sait juste. Surtout, il a lui-même été attaqué par son grand-père paternel, le propre père de Joël Le Scouarnec, quand il était enfant. « J’ai les images en tête », dit-il. « Je les aurai toute ma vie », a-t-il dit, évoquant « une douzaine » touchant « , dans l’atelier de mon grand-père, dans ma chambre, dans la cuisine, devant la télévision, à genoux … » un grand-père qui lui-même serait lui-même ont été maltraités par un prêtre dans son enfance …
Joël le Scouarnec a-t-il également été maltraité par son père? « Je pense que oui mais il m’a toujours dit non … pourquoi ne l’aurait-il pas attaqué? » « Répondit Frédéric, qui n’a aucune explication aux faits allégués contre son père. » Je ne sais pas d’où vient cette perversion « , explique les années quarante. » Je ne le comprends même pas. »»
« Je vous demande pardon »
Il « n’a rien à blâmer » le père qu’il était. « Mais ce que je ne peux pas pardonner, c’est ce qu’il a subi », ajoute-t-il. «Je comprends parfaitement les victimes. Mickaël a également la force d’un mot pour eux. « Je leur souhaite beaucoup de courage », dit-il. Cependant, il reste convaincu que si leur père s’est éloigné d’eux dans les années précédant son arrestation, c’était pour les « protéger ». « Oui, je pense qu’il nous a mis de côté pour qu’il ne tombe pas sur nous. Dans la boîte, l’accusé jusqu’ici très gelé s’est levé et s’est adressé à lui. » Je voudrais vous dire que je t’aime et je te demande pardon », A-t-il dit avant de me réunir. Et de plonger son visage, en larmes, entre ses mains.
L’ex-femme de Joël Le Scouarnec et la mère de ses enfants, soupçonnée d’avoir couvert ses inclinations pédophiles, est attendue à la barre mercredi.
Les prénoms ont été modifiés.