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un « data center » flottant sur la Loire, un avant-goût du numérique durable

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Une start-up guérandaise a inauguré un prototype de data center mobile, qui utilise la fraîcheur des eaux de la rivière pour refroidir ses serveurs. Un moyen de réduire l’empreinte carbone et foncière, et de réduire la consommation d’énergie.

Le Figaro Nantes

Une étrange petite barge bleue flotte depuis plusieurs jours dans la grisaille de l’automne nantais. Vue de face, la structure évoque un hérisson sans pointes, ou un bélier de siège sans tête. L’animal est d’une autre espèce. Il s’agit d’un « data center » flottant, un data center numérique baigné par les eaux de la Loire. Installé depuis le 25 septembre au sud de l’île de Nantes (Loire-Atlantique), quai Wilson, ce prototype – le premier du genre en Europe – a été conçu par la start-up guérandaise Denv-R, spécialisée dans les technologies de cloud computing – autrement dit, le « cloud ». Il offre un aperçu d’une approche plus durable des industries numériques.

Equipée de panneaux solaires, la barge, d’un peu moins de 10 mètres de long, entend présenter une nouvelle génération de datacenters plus vertueuse et moins énergivore. Habituellement, un « data center » classique – comme ceux exploités par Google, ou par la société française OVH – alimente en permanence des serveurs ainsi que du matériel informatique de pointe, qui génère beaucoup de chaleur. À l’énergie consommée s’ajoute celle utilisée pour refroidir les systèmes, grâce à des systèmes de ventilation robustes – le tout pour des factures finales élevées. A l’opposé, le concept imaginé par Denv-r repose sur une méthode de refroidissement plus douce, basée sur les eaux de la rivière.

Au carrefour des transitions

« Nous utilisons un système hybride en circuit fermé, sans pompage de l’eau de la Loire et sans climatisation, ce qui permet de diviser par deux l’empreinte carbone du centre, par rapport à un modèle classique. » explique Maxime Rozier, co-fondateur avec Vincent Le Breton de la société Loire. Aucun risque de dérive : installé depuis six mois sur un bras de Loire protégé des crues, le flotteur expérimental – conçu pour être modulaire par une autre entreprise guérandaise, Geps Techno – a été monté sur rails, adossé au quai Wilson, afin d’ épouser le niveau de la marée et sécuriser au maximum ses serveurs.

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Autre argument avancé par les Guérandais : investir dans un data center flottant, donc mobile, permettrait d’éviter de prendre artificiellement du foncier et de réaliser des économies de foncier. Tout en misant sur la proximité. Autant de points forts susceptibles d’intéresser les collectivités locales et les entreprises privées, alors que les besoins numériques toujours croissants favorisent la multiplication des datacenters, de tailles variées, à travers le territoire. « Proposer des datacenters plus petits s’inscrit dans une démarche de « informatique de pointe » qui consiste à proposer notre offre au plus près de nos clients”préciser les responsables de Denver-r.

Le développement de ce « data center » expérimental, d’une puissance de 200 kilowatts, a coûté près d’un million d’euros. Une somme apportée pour un tiers par la région Pays de la Loire, qui a également soutenu le projet de radiateur informatique, développé par Qarnot pour les data center de demain, ainsi que les solutions « cloud » à faible empreinte environnementale proposées par Hyperion, en Laval (Mayenne). « Nous avons à cœur de soutenir des projets durables et innovants, qui œuvrent à la croisée des transitions écologiques, numériques et énergétiques, comme Denv-r, que nous suivons depuis la phase d’étude de leur centre « données flottantes »indique Constance Nebbula (LR), vice-présidente du Conseil régional en charge du numérique et de l’innovation. Le projet suscite également l’intérêt de la Métropole de Nantes ainsi que du Grand port maritime de Nantes – Saint-Nazaire, qui a mis à disposition un emplacement sur les quais de la cité des ducs pour les besoins du prototype. Un rapport sur cette expérience est attendu au second semestre de l’année prochaine.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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