Un couple de maraîchers appelle à l’aide pour vaincre la maladie de Lyme

L’air est pur et l’ambiance paisible dans la campagne de Navès, au cœur de l’hiver. C’est ici que Guilhem et Adeline ont posé leurs valises en octobre 2022, pour créer leur Jardin d’Osmie. Où des maraîchers de 31 et 34 ans, formés comme ingénieurs écologistes, cultivent sur un sol vivant des légumes bio de saison. Une vente directe à la ferme et une notoriété grandissante pour le couple apprécié au village. Tout allait bien pour eux. Jusqu’en avril 2024.

Adeline est mordue par une tique. Le début d’un calvaire qui se poursuit encore en ce début d’année 2025. Difficile de reconnaître l’Adeline d’avant : « Dynamique, pétillante, pleine de vie, toujours positive, randonneuse », comme la décrit son compagnon. Au moment de notre rencontre, début janvier, la femme, frêle, fatiguée et cicatrisée, avait du mal à trouver les mots pour raconter le long combat qu’elle mène contre Maladie de Lyme.

Péricardite, picotements, troubles neurologiques…

Les premiers symptômes sont rapidement apparus. « Nous avons trouvé la tique le jour même et trois jours plus tard, j’avais des difficultés à respirer et j’avais d’énormes ganglions lymphatiques. On s’est douté qu’il y avait un lien, on est allé aux urgences », rembobine Adeline. « Elle a eu un premier traitement antibiotique au bout de huit jours, mais elle a eu une réaction d’intolérance. Il n’y avait pas d’autre traitement. Après, son état n’a fait qu’empirer », poursuit Guilhem,allant « de la péricardite à des douleurs intenses à la tête, aux muscles, aux picotements, à la paralysie passagère du bras gauche, jusqu’aux troubles neurologiques ».

Les mois passent et les visites aux urgences, les séjours à l’hôpital et les consultations chez des spécialistes se succèdent. Rien n’y fait. « Si elle avait eu trois semaines voire un mois d’antibiotiques au début, on n’en parlerait plus », regrette le maraîcher. Après avoir lu des publications scientifiques et de nombreux témoignages, le couple retrouve l’espoir en Allemagne. Direction Augsbourg, dans une clinique privée (Alviasana), spécialisée dans le traitement de la maladie de Lyme. Il affiche « un taux de rémission de 90 % ». Après une prise de sang, le diagnostic tombe en décembre : Adeline est positive.

« En 2024, j’étais seul à la ferme, ce qui était difficile moralement mais aussi financièrement. Si Adeline ne peut toujours pas me rejoindre aux champs, la ferme pourra-t-elle tenir le coup ?

Le protocole de traitement vient de démarrer et une hospitalisation est prévue pour la fin de cette année. Or, l’enveloppe demandée s’élève à 31 000 € et les maraîchers n’ont pas les moyens d’une telle somme. Guilhem a créé une cagnotte Leetchi pour trouver le financement nécessaire. « En 2024, j’étais seul à la ferme, ce qui était difficile moralement mais aussi financièrement. Si Adeline ne peut toujours pas me rejoindre dans les champs, la ferme pourra-t-elle tenir le coup ? », demande l’agriculteur.

Dans cette épreuve inattendue, le couple a reçu le soutien d’amis, clients et collègues, venus leur prêter main forte sur la ferme. Un premier secours accueilli avec joie et espoir. Déterminée à guérir, Adeline ne manque pas de courage dans ce combat qu’elle mène depuis près de dix mois.