Un couple de gardiens jugé pour avoir extorqué des milliers d’euros aux résidents d’un immeuble
Les gardiens d’un immeuble du boulevard Malesherbes (17e), accusés d’avoir escroqué des personnes âgées et vulnérables, sont convoqués ce mercredi au tribunal. Ils auraient extorqué plus de 80.000 euros en cinq ans.
Derrière la porte d’un immeuble du boulevard Malesherbes à Paris, les gardiens faisaient leur loi. Depuis plusieurs années, les résidents en situation de faiblesse physique ou psychologique étaient la cible d’un couple de gardiens véreux dont l’ambition était de leur extorquer de l’argent. Âgés de 51 et 56 ans, les accusés sont jugés ce mercredi pour escroquerie, abus de faiblesse et appels téléphoniques malveillants, a-t-on appris. Le Figaro d’une source judiciaire.
Les faits ont été portés à la connaissance des tribunaux le 22 mars 2022 par le dépôt d’une plainte pour « abus de faiblesse » réalisée par Christiane L., aujourd’hui âgée de 93 ans. Face aux forces de l’ordre, la nonagénaire a expliqué avoir reçu 245 appels malveillants de la part du concierge de son immeuble et du mari de cette dernière exigeant une « prêt » de 6 000 euros. Cette femme isolée, sous traitement médicamenteux et souffrant de troubles cognitifs légers, d’anxiété et de vulnérabilité psychologique, précise également leur avoir déjà fourni près de 50 000 euros entre 2016 et 2021.
81 340 euros de dommages et intérêts
Durant toutes ces années, le couple roumain aurait créé un climat de terreur et profité de la fragilité de la nonagénaire, obtenant d’elle des paiements en chèques et en espèces. Ils auraient également détourné le paiement de diverses charges (charges de copropriété, taxes locales, matériaux de construction, outils de jardinage, etc.), selon le récit de la plaignante. Au total, le préjudice de Christiane L. est estimé à 81 340,38 euros versés en chèques ou en espèces.
Un mois plus tard, le 18 mai 2022, Frédéric D., un autre résident de l’immeuble, a également déposé une plainte pour « fraude sur personne vulnérable »Il accuse le couple d’avoir imité son écriture et sa signature afin d’obtenir la cession gratuite de la voiture de Frédéric D., une Mercedes Vito d’une valeur d’environ 50 000 euros. Là encore, les accusés sont soupçonnés d’avoir profité de l’état de vulnérabilité de leur proie, handicapée et « souffre de nombreux troubles neuromoteurs, notamment au niveau cognitif comme la dysarthrie (incapacité à articuler normalement les mots, NDLR), l’ataxie (troubles de la coordination des mouvements, NDLR) et des difficultés à la marche »souligne une source judiciaire.
Pour ces faits, la concierge du boulevard Malesherbes et son mari sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris ce mercredi à 13h30 et encourent jusqu’à sept ans de prison.
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