«On connaît le contexte économique mais c’est un coup dur», reconnaît Christian Jolly, maire de Saint-Brandan. Déjà touchée par la fermeture de l’abattoir de Quintin (22), la commune a vu en juin un nouveau bastion économique local arrêter son activité, confirmant une information de nos confrères de Ouest-France. L’usine historique de production de la marque Briochin fermera progressivement ses portes de mars à l’été 2025, pour s’installer à Noyelles-lès-Seclin (Nord). L’entreprise conserve toutefois ses bureaux à Saint-Malo, Rennes et Briochins. 49 salariés sont concernés, dont douze travaillent dans l’entrepôt logistique situé à Plaintel (22).
« L’usine n’est plus adaptée »
«C’est le résultat d’une croissance des volumes», explique François-Xavier Apostolo, directeur général du groupe Harris, propriétaire de la marque de produits ménagers. Nous devons augmenter notre production et l’usine n’est plus adaptée. » Des raisons liées à la sécurité du personnel sont également évoquées : « Il existe déjà des dangers concernant la vétusté du site », défend le directeur. Les salariés manipulent des matières premières comme la potasse, les huiles ou les acides et l’ergonomie des locaux n’est pas optimale. »
(Photo Briochin)
Les risques environnementaux sont également mis en avant, notamment thermiques, avec « un quartier exposé si un incident venait à survenir », ainsi que la pollution des sols. «Nous sommes une marque qui se revendique éco-certifiée», précise François-Xavier Apostolo. On ne peut donc pas fermer les yeux sur un risque déjà présent et croissant. »
C’est un regret de voir partir un fleuron industriel de la région
Interrogé, Ronan Kerdraon, président de Saint-Brieuc Armor agglomération (SBAA), a exprimé sa « surprise d’apprendre cette nouvelle tardivement ». SBAA aurait peut-être pu accompagner l’entreprise dans son développement, sa diversification ou la recherche d’un soutien financier pour la mise aux normes. Il ajoute : « C’est un regret de voir partir un fleuron industriel de la région, même si on peut comprendre qu’un dirigeant doive faire des choix pour la survie de son entreprise. »
Quel avenir pour les salariés et le site ?
Les 49 salariés du site de Brandan ont été prévenus mercredi 20 novembre au matin. Chacun d’entre eux se verra proposer un emploi dans les futurs locaux de Noyelles-lès-Seclin, à environ 600 km d’ici. « On sait que ce n’est pas facile, concède le réalisateur. Pour ceux qui ne le souhaitent pas, nous travaillerons sur un système de reclassement dans le bassin briochin. » Une solution également envisagée par Christian Jolly, maire, qui affirme connaître les entreprises en besoin de recrutement dans le secteur.
Concernant l’avenir du site, le groupe Harris a mandaté une société pour trouver un repreneur. « C’est une usine qui peut accueillir des activités de production plus petites que la nôtre », poursuit François-Xavier Apostolo. De son côté, l’Agglo affirme qu’elle sera « en position d’accompagnement, d’une part pour la reprise du chantier, des terrains et des bâtiments, et d’autre part, pour le suivi des salariés via son service d’aide sociale et insertion professionnelle. »
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