La note se révèle particulièrement salée. Alors que les collectivités locales devront se serrer la ceinture en 2025 et reverser une partie de leurs recettes à l’État pour combler le déficit public, la Ville de Rennes s’apprête à payer un lourd tribut. Au total, environ 11 millions d’euros devraient être collectés. Un véritable coup dur pour préparer votre budget de l’année prochaine.
Dans le détail, le projet de loi de finances présenté jeudi 10 octobre 2024 par le gouvernement de Michel Barnier prévoit un effort total d’environ 5 milliards d’euros de la part des collectivités. Les 450 plus grandes du pays – dont la Ville de Rennes et la Métropole – se verront prélever 2 % de leurs recettes de fonctionnement. La part de la TVA payée par l’État sera également gelée, alors qu’elle aurait dû augmenter mécaniquement l’année prochaine. Leurs cotisations à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités territoriales augmenteront également de 4 points.
Qu’est-ce que cela signifie pour Rennes ?
« Cela fait environ 10,8 millions d’euros de moins pour la Ville de Rennes », déplore Nathalie Appéré, interrogée ce lundi 14 octobre lors d’un point presse pré-municipal. « Il s’agit d’un montant absolument sans précédent et d’un coup financier extrêmement puissant. » Pour la Ville de Rennes, les calculs doivent donc être refaits alors que la plupart des décisions avaient déjà été validées quelques semaines avant le vote des orientations budgétaires 2025. Surtout, la somme est loin d’être négligeable pour les finances de la commune.
« Nous avons voulu compter l’impact dans le service public », illustre le maire de Rennes. « 10,8 millions d’euros représentent 38 % de nos dépenses annuelles en faveur du secteur de la petite enfance, soit l’équivalent de quatre mois et deux semaines de fermeture des crèches. C’est aussi 52 % des frais de fonctionnement de l’ensemble des équipements culturels de la ville – ce qui reviendrait à fermer tous nos équipements culturels pendant six mois. Enfin, cela représente plus de 100 % du budget annuel consacré à la police municipale, à la paix publique et à la prévention de la délinquance – ce qui signifierait une année entière sans intervention de cette nature.
Des investissements en danger
Particulièrement bouleversée par ces annonces, Nathalie Appéré a exprimé sa « colère » face à « une méthode totalement incompréhensible et injuste ». « Nous ne savons pas encore s’il s’agira d’un simple choc annuel en 2025 ou si ce seront trois chocs successifs entre 2025 et 2027. Cela pourrait mettre en péril entre 20 et 50 % de notre programme d’investissement. Il y aura de fortes répercussions. »
En Bretagne, d’autres collectivités devront participer à l’effort demandé par le gouvernement. La Métropole rennaise devrait également perdre plus de 14 millions d’euros sur son budget. Quant au département d’Ille-et-Vilaine, le montant devrait s’élever « entre 30 et 35 millions d’euros » selon Jean-Luc Chenut, le président du conseil départemental qui s’est exprimé la semaine dernière. Même phrase pour la Région Bretagne qui devra renoncer à 40 à 50 millions d’euros dans ses dépenses de fonctionnement pour l’année prochaine.