La cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a fustigé l’arrivée de Lucie Castets, la candidate de gauche à Matignon, aux consultations du 23 août à l’Élysée, « un coup de force » selon la triple candidate à la présidentielle. « A quel titre Lucie Castets prétend-elle participer à la réunion de vendredi à l’Élysée concernant les chefs de parti et les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat ? », s’interroge Marine Le Pen sur X à propos du haut fonctionnaire.
Désignée comme candidate du Nouveau Front populaire au poste de Premier ministre par les partis de cette coalition de gauche arrivée en tête au second tour des législatives anticipées, Lucie Castets doit être reçue par Emmanuel Macron au sein d’une délégation du NFP vendredi, jour choisi par le président de la République pour consulter les dirigeants de toutes les forces politiques représentées au Parlement.
« Ni député, ni chef de parti »
Mais elle « n’est ni députée, ni cheffe de parti, ni présidente de groupe. Elle a été imposée par la coalition minoritaire du PFN. C’est une décision qui s’apparente à un coup de force », s’est indignée Marine Le Pen. Mme Le Pen a assuré ces dernières semaines que le Rassemblement national déposerait une motion de censure pour renverser le futur gouvernement s’il comprenait des membres de La France insoumise ou des écologistes, une position partagée par une partie dans les rangs macronistes.
Premier bloc à l’Assemblée nationale mais loin d’une majorité absolue avec 193 députés, le NFP revendique toujours Matignon et compte se rendre uni, avec son candidat, à l’Élysée vendredi pour cette journée de consultations. « Le président ne s’y oppose évidemment pas s’il s’agit d’une demande collective et les forces politiques du NFP considèrent qu’il est utile que l’échange soit constructif », a été la réponse de l’entourage du chef de l’Etat en fin de semaine.
Ce dernier tergiverse depuis juillet sur le nom du futur Premier ministre et semble écarter l’hypothèse Castets, qui reviendrait à concéder la cohabitation après sept ans de présidence sans partage.