Divertissement

« Un corps de femme » montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour changer notre regard sur le corps féminin

FEMMES –  » En sixième année, je me souviens que des garçons se moquaient de moi quand je courais parce que (ma poitrine) se balançait. », se souvient Alex, 40 ans. En réponse, Nora, 12 ans, qui fait partie de sa famille, raconte que dans la cour de son école « les garçons ne reçoivent jamais de commentaires sur leur apparence, alors que toutes les filles le font « . Une génération est passée et pourtant rien n’a changé, comme l’illustre la vidéo, tirée du documentaire en tête de cet article.

Alex et Nora font partie des dix femmes âgées de 12 à 80 ans qui parlent de la façon dont elles regardent leur corps dans le documentaire Un corps de femme, diffusé ce mercredi soir à 22h45 sur France 2 et sur le site france.tv.

Changements dans le corps à travers les étapes de la vie

Devant la caméra de la réalisatrice Delphine Dhilly, chacune des femmes témoigne seule et raconte son histoire. De la puberté à l’après-ménopause, ils racontent les règles, les premiers rapports sexuels, les avortements, les grossesses et le vieillissement du corps.

Les grands-mères, les mères et les filles racontent d’une part le passage du temps et les relations qu’ils ont vécues sur leur corps, et d’autre part les injonctions imposées par la société auxquelles ils sont confrontés.  » Je me suis retrouvée dans des relations où je n’étais pas bien mais eux (les gars, ndlr) me faisaient me sentir belle. C’est très récemment que je me suis dit « je suis belle pour moi » », explique par exemple Lise-Leïla, 27 ans.

Tandis que Marie-Hélène, 72 ans, assure avoir « j’ai toujours rêvé d’être vieux. Vous n’êtes plus dépendant de votre désir, de votre sexualité, ce n’est plus un rapport au corps de femme, juste à un corps vieillissant. »

Les choses changent mais il reste encore du travail à faire

Si les femmes âgées admettent des évolutions en matière d’égalité, d’acquisition de droits légaux et de libération sexuelle, les témoignages de leurs descendants montrent clairement que certaines situations peinent à changer dans notre société actuelle.

Donc Luna, 24 ans, raconte l’une des premières fois où elle a été victime de harcèlement sexuel.  » Je ne voulais pas du tout penser à mon décolleté ni à ce que je provoquais, je voulais juste me sentir bien dans ma jolie robe. », explique-t-elle devant la caméra.

Quelques minutes plus tard, sa mère, Nanette, 49 ans, victime de viol lorsqu’elle était adolescente, exprimait sa crainte d’agressions dans l’espace public lors de l’adolescence de Luna.  » Pas d’auto-stop. Je lui ai dit : « Je suis prêt à venir te chercher même à 3 heures du matin, quand tu veux, mais tu ne pars pas avec un inconnu », je l’ai dérangé avec ça.dit-elle avec peur.

Ces témoignages poignants sont entrecoupés d’archives vidéo et de moments de vie entre grands-mères, mères, sœurs, petites-filles. Ensemble, ils regardent des photos de famille d’antan, symboles du temps qui passe. Ils sont également filmés à la plage, à la piscine, laissant la caméra découvrir leurs corps qu’ils ont appris à aimer dans le film documentaire.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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