Un coordinateur de la polio et un policier qui protégeait l’équipe de vaccination ont été abattus mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, a indiqué la police, alors que les attaques des militants islamistes contre les équipes de vaccination se multiplient. L’attaque a eu lieu dans le district de Bajaur, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, près de la frontière avec l’Afghanistan, alors que l’équipe participait à une vaste campagne de vaccination de 30 millions d’enfants dans 115 districts.
Le Pakistan est l’un des deux seuls pays au monde, avec l’Afghanistan, où la polio reste endémique. Au troisième jour de la campagne, qui se déroule du 9 au 15 septembre, l’équipe s’est rendue mercredi dans la ville de Salarzai, a déclaré le chef de la police de Bajaur. Alors que les vaccinateurs terminaient leur journée et retournaient à leur abri, deux motards non identifiés les ont pris pour cible, « tuant un vaccinateur et un policier chargé de protéger l’équipe, tandis qu’un second a été grièvement blessé »il a expliqué.
« 200 policiers ont été déployés sur zone pour assurer la protection des équipes de vaccination contre la polio »Il a ajouté que la campagne se poursuivrait dans le reste du district, à l’exception de Salazai. La vaccination contre la polio fait l’objet de soupçons persistants au Pakistan, où les théories du complot abondent, notamment celle selon laquelle les vaccins feraient partie d’un complot occidental visant à stériliser les enfants musulmans.
Déjà sept policiers tués dans deux attaques
En janvier, sept policiers protégeant les vaccinateurs contre la polio et un coordinateur ont été tués lors de deux attaques dans le même district. Lundi, neuf personnes ont également été légèrement blessées, six policiers et trois civils, dans une attaque revendiquée par le groupe État islamique au Khorasan (IS-K), alors que la police transportait une équipe de vaccination contre la polio au Sud-Waziristan, un autre district de la province de Khyber Pakhtunkhwa.
Selon l’Unicef, les cas de polio, une maladie hautement contagieuse causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie irréversible, ont drastiquement diminué dans le pays. Mais une résurgence de la polio a récemment frappé le pays avec 17 cas enregistrés depuis janvier contre six au total en 2023.
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