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Un convoi d’agriculteurs en colère bloque une route près de la base de Villacoublay

« La politique, c’est tenir ses engagements, le gouvernement doit tenir les siens », a déclaré la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.

Des agriculteurs ont défilé dimanche soir près de la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, pour dénoncer le projet d’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, avant de nouvelles mobilisations à partir de lundi. « Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes montagnards »: à bord d’une vingtaine de tracteurs et d’une trentaine d’autres véhicules, les manifestants ont bloqué deux des trois voies de circulation sur la nationale 118, qui longe la base militaire des Yvelines, ont constaté des journalistes de l’AFP.

C’est de là que le président Emmanuel Macron s’est envolé samedi pour l’Argentine, avant de se rendre au sommet du G20 prévu lundi et mardi au Brésil. Certains des agriculteurs venus en tracteur prévoyaient d’y passer la nuit. Avant de partir, le chef de l’Etat a réaffirmé dimanche à Buenos Aires que la France ne signerait pas « en l’état » le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, disant vouloir « continuer » de s’y opposer.

Opposition au Mercosur

« La politique, c’est tenir ses engagements, le gouvernement doit tenir les siens »a déclaré la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, venue soutenir les agriculteurs. Elle a tenté de rassurer ses interlocuteurs en arguant que le Premier ministre « Michel Barnier a été un grand ministre de l’Agriculture »OMS « connaît le sujet par cœur ». Si les taxes sur les carburants agricoles (GNR) avaient été l’un des ferments de la vague de colère agricole l’année dernière, c’est le résultat du projet d’accord de libre-échange de l’UE avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui pourrait fixer les choses sont en feu cette année.

Malgré l’opposition de la classe politique et des acteurs agricoles français, l’UE semble déterminée à signer cet accord d’ici la fin de l’année, qui permettra notamment aux pays d’Amérique latine de vendre davantage de bœuf, de poulet ou de sucre sans droits de douane en Europe. « Nous sommes mis dans un monde de libre-échange et nous devons avoir les mêmes règles que les autres, sinon nous sommes morts »déplore Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) Île-de-France, présente à Vélizy-Villacoublay.

L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs doit officiellement lancer lundi ce nouveau cycle de mobilisation agricole, avec des rassemblements et des actions symboliques. « C’est aussi un combat social pour que demain tout le monde dans ce pays puisse manger correctement, avec des produits sains, et qu’il y ait plus d’équité dans les normes et contraintes que ce gouvernement et l’Europe nous imposent, à nous les agriculteurs français »a déclaré le vice-président de la FNSEA Damien Greffin dès l’arrivée du cortège.

Cammile Bussière

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