un contre-la-montre final à Nice plutôt qu’un sprint sur les Champs-Elysées, quelle différence cela fait-il ?
Pour la première fois depuis trente-cinq ans, la Grande Boucle conclura son édition par un contre-la-montre et non par une étape en ligne. La finale se disputera dimanche entre Monaco et Nice.
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Avec les Jeux olympiques de Paris, le Tour de France déplace cette année sa traditionnelle arrivée sur les Champs-Elysées à Nice, une première depuis 1975. Et en changeant de lieu d’arrivée, la Grande Boucle change aussi de format : pour sa 21e et dernière étape, dimanche 21 juillet, pas de sprint au programme, mais un contre-la-montre entre Monaco et Nice. Qu’est-ce que cela change, et à quoi peuvent s’attendre les coureurs ? Franceinfo : le point sur le sport.
Une nouveauté bienvenue après trente-cinq ans sur les Champs
Dimanche, ce sera la première fois que le Tour se terminera sur un contre-la-montre depuis la légendaire finale de 1989, lorsque Laurent Fignon avait perdu le maillot jaune pour huit secondes sur les Champs-Elysées au profit de Greg Lemond. « L’histoire ne se répète pas, mais elle bégaie parfois »a expliqué le directeur du Tour, Christian Prudhomme.
Dans le peloton, le changement a été pris avec plaisir. « Le Tour de France dont on se souvient le plus, ce sont les huit secondes entre Fignon et Greg Lemond, donc bien sûr ça a marqué l’histoire du cyclisme »explique Stéphane Heulot, responsable de la formation Lotto-Dstny. « C’est bon pour sortir un peu des sentiers battus. C’est imposé par le contexte mais ça vaut la peine de le rappeler »soutient Guillaume Martin (Cofidis).
Mais qui dit contre-la-montre, dit pas de dernière chance pour les sprinteurs, habitués à jeter leurs dernières forces sur les pavés parisiens. Frustrant ? « OOui et non, il en faut un peu pour tout le monde, ça change, c’est sympa »assure Bryan Coquard, le sprinter Cofidis.
Du changement, mais pas pour trop longtemps pour les Nazairiens. « Si c’était tous les ans, ça m’ennuierait, mais de temps en temps, je pense que c’est une bonne idée. C’est toujours mythique d’arriver sur les Champs, mais avec une année olympique comme celle-ci, c’est compréhensible. Et même s’il fait très chaud, on n’est pas si mal ici. »a-t-il expliqué samedi matin.
Un parcours cahoteux et difficile
Au programme dimanche : 33,7 km entre Monaco et Nice, avec une montée difficile, La Turbie (8,1 km à 5,6%) et le col d’Eze, avant une longue descente pour plonger dans Nice.C’est un très bon moment pour les meilleurs, et ce seront les jambes qui parleront »estime Jordan Jegat (TotalEnergies). Quel sera le principal danger ? « LLes descentes. Elles sont longues, très rapides et avec des virages très serrés, donc on ne peut pas faire d’erreur au freinage. »prévient Kevin Vauquelin, meilleur Français lors du premier contre-la-montre (6e).
D’autant plus que ce moment intervient après 20 étapes englouties à un rythme effréné, qui ont généré beaucoup de fatigue, ce qui peut parfois réduire la lucidité. « Cela arrive dans un contexte particulier : c’est la dernière étape, avec la fatigue, et les écarts se font »explique Benoit Génauzeau, directeur des sports chez TotalEnergies. « C’est l’état de fraîcheur qui fera la différence. Sur un Grand Tour, c’est toujours le cas dans les dernières étapes. »
Un scénario finalement sans grand suspense
En concevant cette dernière étape, l’organisateur ASO espérait un suspense dans la lignée de 1989.S’il a été décidé de faire un contre-la-montre dans la dernière étape, c’est avec l’espoir qu’il y aura encore un match pour la victoire finale », a révélé Thierry Gouvenou, l’architecte du parcours.
Il n’en sera rien : avec 5’14 » d’avance, Tadej Pogacar a remporté la course, sauf catastrophe. « Avant le Tour, on pensait que ce serait très décisif. Avec cinq minutes d’avance, c’est moins le cas »a observé samedi matin Matxin Fernandez, le directeur sportif du Slovène. Ce dernier vit à Monaco et l’a reconnu à de nombreuses reprises. « Il connaît tous les sommets, toutes les descentes et tous les chemins. »
Samedi matin, c’était surtout la lutte pour la deuxième place qui se jouait dans les derniers coups de pédale du peloton, puisque Jonas Vingegaard ne comptait que 1’58 » d’avance sur Remco Evenepoel au classement général. Finalement, après cette 20e étape, le Belge pointe à 2’50 ». Lui qui a tenté de débrider le Danois en a finalement payé le prix. Est-ce trop pour se rattraper pour le champion du monde de la spécialité ? Sans aucun doute. « Nous voulions voir si nous pouvions nous rapprocher de la deuxième place. Mais Jonas était plus fort, donc je dois me contenter de la troisième place et j’en suis très content », a-t-il ajouté. a déclaré le Belge, fataliste mais motivé. « Je vais tout donner pour terminer le Tour avec une victoire d’étape. » . «