un commerçant de Dordogne disparaît, laissant les producteurs locaux dans le pétrin
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un commerçant de Dordogne disparaît, laissant les producteurs locaux dans le pétrin

un commerçant de Dordogne disparaît, laissant les producteurs locaux dans le pétrin

« Menteur compulsif », « manipulateur potentiel »… Voilà un commerçant qui n’aura pas laissé que de bons souvenirs à Lamonzie-Saint-Martin, en Dordogne. En 2016, l’homme ouvre un magasin alimentaire vendant des produits locaux au cœur du village.

Les premières années semblent bien se passer et l’entreprise compte rapidement près de 90 fournisseurs, pour la plupart des producteurs locaux. Mais les choses se compliquent après la crise du Covid. « J’ai vu, entre 2021 et avril 2024, quelques producteurs venir se plaindre à son bureau, mais je n’ai eu aucune explication de sa part », témoigne aujourd’hui son ex-employé.

En réalité, à partir de cette date, plusieurs fournisseurs étaient en retard de paiement. Certains n’acceptent de déposer leur marchandise que contre un paiement en espèces en caisse.

« Huissier de justice, répression des fraudes… »

Son ancien employé poursuit : « Depuis le 27 avril, cela n’a pas été ma surprise de me retrouver seul, sur place, à voir presque tous les jours, soit un producteur qui réclamait des impayés, soit des médiateurs ou des huissiers, la visite du propriétaire qui il y avait presque trois mois de loyer impayé, la visite de la prévention de la fraude, etc. »

La litanie des victimes continue… jusqu’à l’association des pêcheurs qui réclame 800 euros pour les revenus des licences de pêche qui n’ont jamais été versés.

« Il a supprimé son numéro de téléphone et même son compte Facebook »

Le salarié estime « entre 2 500 et 3 000 euros » de salaire en retard, auxquels s’ajoutent les congés payés et les indemnités de départ. Car depuis plusieurs mois, le chef d’entreprise est absent. « Il a juste disparu, il a supprimé son numéro de téléphone et même son compte Facebook », raconte ce grossiste en fruits et légumes qui lui réclame plus de 4 000 euros.

Apiculteur, conserveur, maraîcher, fromager, viticulteur ou brasseur. Au total, près d’une trentaine de fournisseurs et autres prestataires réclament des impayés allant de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros.

« Il ment à tout le monde »

Mercredi 2 octobre, un éleveur de volailles de Saint-Sauveur-de-Lalande, qui lui réclame plus de 6 500 euros, a comparu devant le tribunal de commerce de Bergerac (le commerçant était absent). Elle était accompagnée de près d’une dizaine de producteurs, également lésés, venus la soutenir. « Nous attendons la décision de liquidation judiciaire », anticipe l’éleveur.

« On veut l’empêcher de rouvrir quelque chose »

« Cela fait presque trois ans qu’il ment à tout le monde », raconte son ancien employé. Combien de fois a-t-il réussi à obtenir des marchandises en sachant qu’il ne pouvait pas les payer ? Nous lui avons tous donné, à un moment ou à un autre, une porte de sortie. Nous lui avons tous fait confiance, il nous a tous manipulés et il a toujours trouvé des moyens d’apaiser nos doutes ou de trouver des excuses pour que nous puissions continuer à travailler pour ou avec lui. »

Aujourd’hui, les victimes se font peu d’illusions sur la manière dont elles pourraient récupérer les sommes dues. Mais ce qu’ils craignent surtout, c’est que le commerçant récidive ailleurs dans le département. « Nous voulons l’empêcher de rouvrir quelque chose », disent-ils.

La décision du tribunal n’avait pas été rendue mercredi 9 octobre.

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