Un collectif d’associations européennes d’usagers des trains a levé les armes. Ce dernier a mis en garde contre la menace d’une généralisation de la réservation obligatoire dans les trains régionaux en France. Jusqu’à présent, un billet TER est généralement sans réservation : il permet de monter à bord de n’importe quel train de la journée.
» Nous nous y opposons farouchement et venons de lancer une pétition qui a recueilli près de 9 000 signatures en 10 jours. « , a indiqué mardi le réseau européen #enTrain dans un communiqué.
Pour le collectif, la réservation obligatoire est une « avionisation du TER » » une contrainte inutile » OMS » décourage de prendre le train « pour un mode de transport » plus polluant comme la voiture ou le scooter « . Elle sera » un nouvel obstacle à la marginalisation des personnes âgées, celles qui n’ont pas de smartphone ou d’accès facile à Internet « , a ajouté le réseau européen #enTrain.
Procès dans le Grand-Est
En France, les TER sont financés par les régions, qui gèrent leurs tarifs et leurs conditions. Seuls les trains à grande vitesse et certains trains longue distance Intercités nécessitent une réservation obligatoire en France (par la SNCF), ainsi que dans certains pays latins, selon le collectif. Depuis juillet, la réservation obligatoire pour les TER est testée sur deux lignes de la région Grand Est, les lignes Paris-Troyes-Mulhouse et Paris-Châlons-Strasbourg, dans la région Grand Est.
» Il y a foule dans les trains TER… En effectuant cette réservation, gratuite et réalisable 42 jours à l’avance, vous avez la garantie d’avoir une place dans le train. « , justifiait Franck Leroy, président de la région Grand Est, sur TF1 en mai.
En Normandie, où la mesure est déjà en place depuis juillet 2022 après une première phase expérimentale, « Ça se passe bien, il n’y a pas de retour négatif » a assuré mercredi à l’AFP la direction de la communication de la région Normandie de la SNCF.
Mais la mesure a suscité la colère des utilisateurs. Beaucoup de gens empruntent ces lignes pour aller travailler à Paris. Certains ne savent pas quand leur journée se termine. Cette mesure n’a aucun sens. « , déclarait Pierre Debano, porte-parole de l’Association des usagers de la ligne TER Vallée de la Marne, au Parisien début mai.
Par ailleurs, les trains régionaux attirent de plus en plus de voyageurs en France. L’engouement s’est confirmé en 2023 avec une fréquentation en hausse des trains régionaux (+7%) et des trains à grande vitesse (+5%). Partout, la fréquentation des TER et Intercités est bien supérieure au niveau d’avant la pandémie de Covid-19 (+21%), à l’exception de la région Ile-de-France, où elle reste inférieure de 6%.
La Région Grand Est confie à Transdev sa première ligne TER privatisée
Fin mai, le Conseil régional du Grand Est a attribué la concession de la ligne ferroviaire entre Nancy et Contrexéville (Vosges) à un consortium emmené par Transdev, premier lot attribué à un opérateur privé de la région. Le contrat, d’un montant de 721 millions d’euros, porte sur une durée de 22 ans. La ligne devrait rouvrir en décembre 2027, avec la promesse de 14 allers-retours quotidiens entre les deux villes.
D’ici là, des études et des travaux devront être menés pour remettre en service cette ligne fermée depuis 2016. Le groupement retenu, qui sera chargé d’exploiter la ligne et de gérer l’infrastructure, est composé de Transdev, NGE Concessions et la Caisse des dépôts et consignations.
Possible depuis fin 2019, la mise en concurrence de la SNCF avec d’autres opérateurs pour exploiter des trains TER est obligatoire depuis fin 2023. Transdev, groupe français détenu par la Caisse des Dépôts et l’allemand Rethmann, est la première entreprise à avoir remporté un appel d’offres, lancé par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la ligne Marseille-Toulon-Nice, en 2021. Sur cette ligne, ses premiers trains doivent entrer en service en juillet 2025.
Trois autres lots attribués depuis – en PACA, Hauts-de-France et Pays de la Loire – sont revenus à SNCF Voyageurs.
(Avec AFP)