Les nouvelles les plus importantes de la journée

un club de plus en plus attractif pour les pays du sud

La 16e réunion des BRICS débute mardi à Kazan, en Russie. On parlera d’une alternative au dollar et d’un nouvel élargissement.

Article rédigé par

franceinfo – Jean-Mathieu Albertini

Radio-France

Publié


Temps de lecture : 3min

Vladimir Poutine au sommet Brics+ à Kazan, le 22 octobre 2024, Russie. (ALEXANDRE NEMENOV / PISCINE)

Du mardi 22 octobre au jeudi 24 octobre 2024 se déroule la 16e réunion des Brics à Kazan, au bord de la Volga, en Russie. Il s’agit de la première réunion depuis l’élargissement du groupe en 2023, avec l’arrivée de l’Égypte, de l’Iran, des Émirats arabes unis et de l’Éthiopie. Ce club, de plus en plus attractif pour les pays du Sud, espère gagner en influence, mais manque de cohésion.

Brésil, Russie, Inde et Chine, le quatuor originel de Bric (nom original) s’est réuni pour la première fois en 2009, rapidement rejoint deux ans plus tard par l’Afrique du Sud. Bric devient donc Brics. Avec l’arrivée de nouveaux pays, on parle désormais de « Brics+ ». Au départ, l’idée était de constituer un club de pays émergents, mais ils cherchent désormais à réformer le système de gouvernance mondiale. C’est en partie pourquoi l’Argentin, très à droite, Javier Milei, a décliné l’année dernière l’invitation, lui qui souhaite dollariser son pays, alors que l’Arabie Saoudite, proche des Etats-Unis, est hésitante.

Plus généralement, la Russie et la Chine souhaitent être plus offensives envers l’Occident que le Brésil et l’Inde. Loin de former un bloc cohérent, ses membres oscillent entre coopération et compétition. L’élargissement de 2023 a également gêné le Brésil, qui craint de voir son influence diluée dans le nombre. A l’inverse, la Russie y voit un moyen de limiter son isolement quand la Chine, puissance dominante du groupe, espère en faire un instrument au service de ses ambitions.

Sans parvenir, pour l’instant, à s’imposer comme un contre-pouvoir mondial, ce club a néanmoins créé une banque de développement, intensifié ses relations entre membres et offre une alternative symbolique aux pays du Sud, insatisfaits de l’ordre mondial. actuellement, trop dominé par les Occidentaux. Surtout les Brics + sont attractifs. Ils représentent près de la moitié de l’humanité, environ un tiers du PIB mondial et 50 % des hydrocarbures de la planète.

Lors de cette réunion plénière, sans aller jusqu’à une monnaie commune, il sera question d’une alternative au dollar, d’un moyen de paiement international différent du système SWIFT, de la situation au Moyen-Orient, mais pas de la guerre. en Ukraine.

Les discussions porteront également sur la poursuite de l’élargissement, souhaité par la Chine et la Russie. Cette fois, une trentaine de pays frappent à la porte. En effet, s’il y a moins de réserves disponibles, intégrer les Brics+ est l’opportunité d’accéder à l’argent à de meilleures conditions que celles du FMI ou de la Banque mondiale.

Il n’en reste pas moins que les Brésiliens, notamment, ne sont pas très enthousiastes. Et puis chaque pays a ses poulains, qui ne font pas forcément l’unanimité. Pour éviter les tensions, le bloc étudie la création d’un statut de pays partenaire et l’adoption de nouveaux critères d’affiliation. Même si de bonnes relations diplomatiques avec tous les membres seront nécessaires, aucune garantie démocratique ne sera nécessaire. La Biélorussie, le Venezuela et même les talibans afghans sont intéressés. Les candidats les plus sérieux restent cependant la Malaisie, l’Azerbaïdjan, la Thaïlande et surtout la Turquie, qui sera là pour réaffirmer sa volonté de rejoindre le club.

Quitter la version mobile