Un centre de données veut produire de l’électricité pour convaincre Hydro-Québec de lui accorder un bloc d’énergie
Pour obtenir plus rapidement les précieux blocs d’électricité d’Hydro-Québec, les entreprises font miroiter des investissements dans des panneaux solaires pour stocker l’électricité.
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Une nouvelle tendance émerge parmi les entreprises qui se battent pour obtenir les précieux mégawatts d’Hydro-Québec: produire et stocker une partie de l’électricité nécessaire afin de présenter un dossier plus convaincant au gouvernement.
« Nous aidons une demi-douzaine d’entreprises à obtenir leur bloc d’énergie, en bonifiant leur proposition à Hydro-Québec », affirme Simon Lafleur, président et fondateur de Sunbird Energy.
Simon Lafleur
Ben Pelosse / JdeM
Cette entreprise québécoise installe pour ses clients des systèmes d’autoproduction, de stockage et de gestion intelligente de l’énergie solaire.
Centre de données à Gatineau
La semaine dernière, la société américaine de centres de données AVAIO Digital Partners (ADP) a annoncé un partenariat avec Sunbird pour développer un centre de données à Gatineau capable de supporter une capacité de traitement allant jusqu’à 50 MW.
Bref, AVAIO s’associe à Sunbird Energy pour obtenir le feu vert d’Hydro-Québec pour un raccordement et des mégawatts.
Actuellement, la majorité des centres de données au Québec ne produisent pas eux-mêmes d’énergie et la proportion d’électricité qu’ils stockent est minime, explique Simon Lafleur.
« On a besoin du raccordement d’Hydro-Québec pour que le projet avance. Sans raccordement, il n’y a pas de projet », explique Anthony Gordon, associé chez AVAIO.
« En collaboration avec Sunbird, nous mettons en place des systèmes qui permettront au projet de fonctionner sans compromettre le réseau », ajoute-t-il. « Plutôt que d’être un simple consommateur d’énergie, nous contribuerons à gérer la demande de pointe et à utiliser l’énergie de la manière la plus durable et la plus efficace possible. »
Aussi gros que quatre F-150
« Nous avons conseillé à l’entreprise de maximiser ses chances de succès en autoproduisant une partie de son énergie à ses frais. Nous lui avons suggéré de produire une partie de son énergie et d’entreposer une autre partie afin de pouvoir se déconnecter du réseau d’Hydro-Québec en période de pointe », explique Simon Lafleur.
Concrètement, Sunbird utilise des panneaux solaires, des batteries et un logiciel qui optimise la puissance consommée par le bâtiment. « Les batteries sont essentielles si nous voulons que nos clients soient déconnectés du réseau en période de pointe. Sur nos projets moyens, nous pouvons installer jusqu’à l’équivalent de quatre, voire dix F-150 électriques. Sur des projets aussi importants que celui d’ADP, si nous voulons vraiment protéger le réseau, vous pouvez imaginer la quantité que cela représente », explique Simon Lafleur.
Les mégawatts sont très demandés
Depuis l’adoption du projet de loi 2, c’est le cabinet de l’ancien ministre Pierre Fitzgibbon qui choisit les projets de plus de cinq mégawatts qu’Hydro-Québec doit fournir. Des centaines d’entreprises veulent obtenir des blocs d’énergie, mais les élus sont peu nombreux.
« J’ai démarré l’entreprise il y a trois ans, alors qu’on parlait encore de surplus d’énergie. À l’époque, on pensait se diriger vers un mur, en matière d’électricité. Ce mur devait arriver dans cinq ans, mais il est arrivé il y a environ un an et, entre-temps, notre solution est devenue très recherchée », conclut Simon Lafleur.
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