La candidate du Rassemblement national en Mayenne, Annie Bell, qualifiée pour le second tour des législatives, avait été condamnée en 1995 pour avoir séquestré pendant trois heures et sous la menace d’une arme le secrétaire général d’une mairie du département, ainsi que son mari.
Annie Bell, une septuagénaire qui se présente sous la bannière du Rassemblement national (RN) en Mayenne, s’est qualifiée pour le second tour des législatives. Cette dernière avait été condamnée à de la prison ferme en 1995 pour une prise d’otage armée dans une mairie du département, révèle mardi 2 juillet la presse locale.
Le journal Ouest-France, dont la coupure de presse relatant la prise d’otages circulait mardi sur les réseaux sociaux, est allé fouiller dans ses archives pour dénicher cette surprenante affaire, également couverte à l’époque par nos confrères de l’AFP.
Le 5 janvier 1995, Annie Bell et son mari ont pris en otage pendant trois heures, sous la menace d’une arme, la secrétaire générale de la mairie d’Ernée (Mayenne). La femme, qui portait alors le nom de son mari, Jaccoud, s’est enfermée dans le bureau de la secrétaire générale « après une bagarre ».
Un coup de feu, qui n’a pas fait de victime, avait même été tiré par cette femme, a indiqué la police à l’AFP.
Le mari d’Annie Bell, un maroquinier ayant de « très graves problèmes financiers », était également présent. Il a fallu l’intervention du chef des gendarmes de la Mayenne pour obtenir la libération de l’otage, après trois heures de discussions.
Condamné à dix mois de prison avec sursis de 26 mois
Selon Ouest-France et le Courrier de la Mayenne, le couple avait été inculpé de « recours à l’enlèvement » et placé en détention provisoire. Annie Bell avait été jugée en juin 1995 et condamnée à dix mois de prison dont 26 mois avec sursis, précise le journal, qui n’a « trouvé aucune trace d’un éventuel appel » dans ses archives.
La candidate du RN, âgée de 76 ans, a indiqué à Ouest-France qu’elle ne souhaitait pas commenter le dossier « avant la fin des élections », tandis que le délégué départemental de son parti, Jean-Michel Cadenas, a répondu : « Il n’y a pas d’antécédent judiciaire, donc pas de dossier ». Contacté par l’AFP, Jean-Michel Cadenas n’avait pas répondu mardi soir.
« Je suis atterré. Je ne vois pas comment une femme comme elle pourrait représenter les Mayennais à l’Assemblée nationale, et encore moins la France », a réagi Yannick Favennec, le député sortant de la 3e circonscription de la Mayenne qui affrontera Annie Bell en duel dimanche sous l’étiquette Horizons.
« Je pense que le RN a une drôle de ressource humaine pour trouver ses candidats, qui ne sont pas à la hauteur du mandat qu’ils briguent », a ajouté Yannick Favennec, qui a obtenu 48,68% des voix au premier tour, contre 31,11% à son adversaire d’extrême droite.