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Un candidat avantagé ? Le duel qui peut tout changer

Un candidat avantagé ? Le duel qui peut tout changer


Mardi 10 septembre, Kamala Harris affrontera pour la première fois, et peut-être la dernière, son adversaire à la présidentielle, Donald Trump, dans un débat décisif à deux mois de l’élection présidentielle américaine.

Ce duel pourrait s’avérer décisif. La démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump s’affronteront ce mardi 10 septembre à 21 heures (3 heures du matin, heure française) lors d’un débat télévisé. Celui qui sortira vainqueur pourrait très bien sortir vainqueur de la suite de la campagne présidentielle américaine. L’issue de ce débat pourrait même tout changer.

Pour preuve : le dernier duel entre deux candidats à l’élection présidentielle américaine a conduit l’un d’eux à se retirer complètement. C’est en effet après la prestation de Joe Biden face à Donald Trump le 27 juin dernier que le président sortant a été contraint d’annuler sa candidature au profit de sa vice-présidente, Kamala Harris.

Des stratégies bien définies

Kamala Harris se dit « fondamentalement désavantagée » face à sa rivale. Afin de garantir que le débat puisse avoir lieu, elle et son équipe de campagne ont fait des concessions en acceptant des règles qu’elles jugent favorables à Donald Trump. « Malgré nos inquiétudes, nous comprenons que Donald Trump puisse ne pas participer au débat, comme il a déjà menacé de le faire, si nous n’acceptons pas son format préféré. Nous ne voulons pas compromettre le débat. C’est pourquoi nous avons accepté l’ensemble des règles proposées », est-il écrit dans une lettre adressée à ABC, relayée par BFMTV.

La raison : les micros étant éteints lorsque l’autre candidat prend la parole. Une règle « qui servira à protéger Donald Trump des échanges directs », estime le camp démocrate. Ce dernier comptait sans doute sur l’agressivité dont a fait preuve le milliardaire dans sa campagne pour en profiter lors du débat. Mais le parti républicain a donné pour consigne à Donald Trump d’être justement « moins agressif » selon Pierre Bourgois, maître de conférences en sciences politiques à l’Université catholique de l’Ouest, sur le plateau de France 24. Et « en éteignant les micros, Donald Trump va pouvoir se positionner comme beaucoup plus calme, plus apaisé ». Il pourrait aussi sortir de son territoire habituel et laisser de côté les attaques personnelles pour aller vers celui des idées et défier son rival sur le fond. Ce positionnement pourrait être un moyen pour Donald Trump de convaincre les électeurs indécis, quand à l’inverse un comportement agressif pourrait les détourner de lui. D’autant que Kamala Harris doit défendre le bilan du président Joe Biden, contrairement au républicain qui a quitté la Maison Blanche en 2021.

Détailler les programmes électoraux

Ce débat est d’autant plus important qu’il est le premier – et peut-être le dernier – entre Kamala Harris et Donald Trump. Le duel sera l’occasion pour la candidate démocrate de détailler son programme. « On a vu l’interview qu’elle a donnée à CNN la semaine dernière, pour l’instant, on est sur des considérations relativement générales, superficielles », analyse Pierre Bourgois. Kamala Harris a fait bonne impression en plaçant le droit à l’avortement, puis le sujet du pouvoir d’achat comme priorités et en évoquant l’immigration pour s’adresser aux électeurs modérés de droite. Mais elle doit désormais clarifier son propos et défendre le bilan des quatre dernières années.

Mais ce débat sera surtout le moment pour Kamala Harris de prouver qu’elle sait tenir tête à un Donald Trump incisif. « On ne sait pas comment (Kamala Harris) se positionne quand elle est acculée, quand elle est poussée dans ses retranchements », confie Pierre Bourgois. Face à elle se trouve un habitué des plateaux, rompu aux débats de campagne. Le milliardaire a déjà multiplié les attaques contre sa concurrente, en mettant par exemple en cause ses origines.

Pour l’heure, les sondages d’opinion donnent la démocrate Kamala Harris légèrement en tête dans les intentions de vote, y compris dans les « swing states », ces Etats « basculants » qui peuvent faire pencher le résultat de l’élection vers l’un ou l’autre camp. Pour les deux candidates, ce débat est donc l’une des seules chances de convaincre une majorité d’électeurs dans ces Etats clés, afin de s’assurer une victoire au scrutin du 5 novembre.

GrP1

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