un boulanger indépendant empêché de se développer par la grande distribution
Un boulanger indépendant est entré en bras de fer avec la grande distribution. Alors qu’il souhaitait construire un nouvel atelier, il s’est heurté à l’opposition d’un hypermarché de la région, qui a décidé de déposer un recours.
Un boulanger de Sérignan, dans l’Hérault, propriétaire de quatre points de vente dans la région, lutte contre la grande distribution. Depuis plus de trois décennies, cet artisan a développé son activité et envisage désormais de centraliser sa production dans un atelier de confiserie au sein de la zone d’activité de Bellegarde.Aujourd’hui, la survie de mes magasins dépend de ce projet. Il n’y a pas à dire.« , explique-t-il. Pour lui, partager son matériel est devenu essentiel : « Je ne peux plus me permettre d’avoir quatre pétrins, quatre laminoirs. Nous allons tout mettre en commun et mon fils surveillera tout. » . «
Mais ce projet se heurte à l’opposition d’un hypermarché Carrefour. Présent dans la même zone d’activité, l’enseigne a déposé un recours contre l’installation de cet atelier. Le boulanger interprète cette démarche comme une volonté de l’hypermarché d’éviter une concurrence directe.C’est fatiguant. Quand tu te couches le soir, tu penses à tout ça et tu te demandes pourquoi ? Je ne comprends pas.« , confie-t-il. Il ajoute : « Je lui laisse, Scrooge, tous ses millions. Il peut les garder, il n’y a pas de problème. Je n’irai pas les chercher chez lui. » . «
Le boulanger bénéficie néanmoins du soutien de la profession. Le président de la Chambre des métiers déplore la pression exercée par la grande distribution sur cet artisan local.La grande distribution ne veut plus de l’artisanat sur le terrain. Ce qu’elle veut, c’est vous faire manger du pain fait huit jours à l’avance, congelé et réchauffé, avec des produits non naturels.« , dénonce-t-il.
Contacté par France 3 Occitanie pour réagir à ce sujet, le directeur du magasin Carrefour a refusé de commenter. L’avenir de ce projet sera décidé mi-septembre par la Commission nationale de développement commercial.
Écrit avec Adeline Raynal.