Un bilan mitigé pour la fête foraine
LLes manèges tournaient encore ce dimanche 21 juillet et les forains faisaient déjà le point sur une Madeleine 2024 marquée par l’adverbe « très ». A la fois très chaude, très pluvieuse et très contrastée. Voire « très très mauvaise » selon certains. Vue de l’extérieur, la foule semblait au rendez-vous, de jour comme de nuit, aux manèges installés place Joseph-Pancaut, place Poincaré et au Sablar. Mais…
LLes manèges tournaient encore ce dimanche 21 juillet et les forains faisaient déjà le point sur une Madeleine 2024 marquée par l’adverbe « très ». A la fois très chaude, très pluvieuse et très contrastée. Voire « très très mauvaise » selon certains. Vue de l’extérieur, l’affluence semblait au rendez-vous, de jour comme de nuit, aux manèges installés place Joseph-Pancaut, place Poincaré et au Sablar. Mais de l’autre côté de la billetterie, le ressenti n’est pas le même.
C’est le cas de Kimson, du manège pour enfants Marsupilami, pour qui la chaleur, la pluie et l’inflation pèsent toutes deux sur le prix. Le forain estime avoir réalisé près de la moitié des ventes de l’année dernière. « Quand il fait chaud, les enfants se brûlent, et quand il pleut, ils sont mouillés. »
Augmentations multiples
L’augmentation des prix des places de parking, de l’eau et de l’électricité l’inquiète. Une inquiétude partagée par Aurore, qui est obligée de griffonner sa pancarte pour modifier les prix de ses auto-tamponneuses. Désormais, 20 euros donnent dix jetons, contre 12 l’été dernier. « Tout augmente, on est obligé d’augmenter aussi », regrette la foraine qui estime faire près d’un tiers de ventes en moins que l’an dernier.
Malgré l’intérêt, le budget attractions n’est pas extensible pour les hestayres. « On prévoit 50 euros pour les attractions, mais ça part vite quand on monte en couple et qu’on prend de quoi grignoter », confie Fanny, venue avec son fils Tristan, 7 ans. Le père est amateur de sensations fortes, mais il préfère les parcs d’attractions. « En soirée, je préfère dépenser le budget en bières qu’en attractions », avoue Gaël.
Car pour un tour sur les plus grandes attractions, il faut vite débourser une dizaine d’euros le ticket. Alors, comme Gaël, d’autres hestayres font vite leur choix. Même les ados, quand ils commencent à s’intéresser à d’autres aspects des ferias. « 10 euros le tour, ça fait cinq coups », calcule Simon, 15 ans.
Les Fêtes de la Madeleine sont pourtant un rendez-vous incontournable pour les forains. « C’est toujours dans le top 5 », rassure Armand, de l’attraction Las Ferias. De son côté, il voit moins de familles. « La chaleur, c’est compliqué avec les petits. » Les manèges à sensations fortes n’ont pas été si mécontents des températures élevées malgré les sièges brûlants. « Au contraire, les gens cherchent de l’air », rapporte Ludo de l’attraction Dropzone.
Entre les averses et la chaleur extrême, la plupart des forains s’accordent à dire que la chaleur est la moindre des deux mauvaises conditions. « Pour nous, physiquement, la chaleur est plus dure. Mais les gens sont plus réticents quand il pleut », explique Bruno, qui tient un stand de restauration. Mais même dans des conditions idéales, il constate lui aussi des commandes moins importantes et une baisse de fréquentation. « Je ne comprends pas. Les gens ont encore besoin de manger ou ils mangent moins », tente-t-il d’expliquer.
Les glaces, les seules gagnantes
Il semblerait que la seule foraine satisfaite de cette Madeleine 2024 soit une vendeuse de glaces, malgré la pluie pour ce dernier jour de festivités à Mons. Certaines de ses machines à glaces sont tombées en panne momentanément à cause de la chaleur. Mais cela ne suffit pas à influencer son sentiment. « Je vois les clients revenir année après année. Les gens sont toujours aussi gourmands », sourit Amanda pour redonner un peu d’optimisme à ses collègues.
Dès la fermeture de l’événement à deux heures du matin dimanche, les manèges ont plié bagages et sont repartis lundi pour d’autres festivités, la météo étant, espérons-le, plus clémente.