Un bénéficiaire de l'aide sociale de 60 ans contraint de dormir dans sa voiture pendant 25 jours
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Un bénéficiaire de l’aide sociale de 60 ans contraint de dormir dans sa voiture pendant 25 jours

Un bénéficiaire de l’aide sociale de 60 ans contraint de dormir dans sa voiture pendant 25 jours


Un homme de soixante ans vivant de l’aide sociale et d’une maigre pension est contraint de dormir dans sa voiture depuis près d’un mois parce qu’il ne trouve pas de logement abordable.

« Ça me rend vraiment malade », soupire Réal Villeneuve, rencontré dans sa voiture stationnée derrière le restaurant Normandin à Cap-Rouge, où il est établi depuis le 1euh Juillet dernier.

Pour passer ses nuits, il s’adosse à la banquette de sa vieille Chevrolet et se couvre de quelques couvertures et de vêtements chauds.


Réal Villeneuve, 64 ans, traîne tous ses vêtements dans sa voiture, alors qu’il n’arrive pas à trouver un logement abordable depuis qu’il a été expulsé de son logement le 1er juillet.

Photographie STEVENS LEBLANC

Il s’agit du fait que le propriétaire a réquisitionné le logement qu’il occupait avec son ancienne conjointe au sous-sol d’une résidence à Val-Bélair, pour héberger un membre de sa famille.

Depuis 25 jours, M. Villeneuve tente tant bien que mal de trouver un logement « qui lui convienne ». Il a également contacté divers organismes d’aide au logement, mais sans succès.

Quand Le journal rencontré mercredi après-midi, un employé de l’Office municipal d’habitation du Québec lui retournait effectivement un appel.

« On me dit que le temps d’attente pour avoir un logement est d’un ou même deux ans. Ça n’a pas de sens, je ne passerai pas ma vie dans un parking », déplore-t-il.

Moins de 900 $ par mois

Avec des revenus provenant de l’aide sociale et du régime de retraite totalisant un peu moins de 900 $ par mois, M. Villeneuve ne trouve rien.

« Les prix sont follement élevés », dit-il, alors que le prix moyen d’un trois et demi au Québec varie entre 700 $ et 1 300 $, chauffé et éclairé.

Les prix pour une chambre avec salle de bain partagée, toute chauffée et éclairée, sont d’environ 600 à 800 $ par mois.

« Je ne pourrai pas le faire avec l’argent que j’ai », dit celui qui a travaillé dans le secteur de la construction et de l’hôtellerie au fil des ans.

Deux repas par jour

Confiné dans sa voiture, M. Villeneuve confie qu’il n’arrive pas non plus à manger trois fois par jour. Il s’autorise parfois un sous-marin d’un restaurant Subway situé à quelques pas de là. « Au prix où ils sont, on n’en mange pas deux par jour », explique le sexagénaire.

À la recherche d’un emploi depuis un an, c’est dans ce restaurant que M. Villeneuve se rend chaque jour pour utiliser les toilettes et recharger son ordinateur, lui permettant ainsi d’effectuer ses démarches.


Photographie STEVENS LEBLANC

Un employé du restaurant, qui a souhaité garder l’anonymat, a dit qu’il tolérait la présence de M. Villeneuve si c’est pour l’aider. « Nous sommes des êtres humains », a-t-il dit.

Aux prises avec une hernie abdominale et des problèmes de dos, le sexagénaire souhaite trouver un emploi qui lui permettrait de rester assis.

Repas offerts

À quelques reprises au cours du dernier mois, des habitués du restaurant Normandin et des employés qui l’ont remarqué lui ont également offert quelques repas. Des employés l’aident aussi à se trouver un emploi, nous dit-on.

Un client généreux a même payé une chambre d’hôtel sur le boulevard Wilfrid-Hamel la semaine dernière, afin de pouvoir dormir dans un lit et prendre une douche.

« Je ne suis pas vraiment en mesure d’aider financièrement moi-même, mais je suis heureux de pouvoir aider », explique le client, qui souhaite rester anonyme.

Les demandes d’aide en hausse

Avec la crise du logement, l’inflation et l’itinérance en hausse au Québec, tous les organismes venant en aide aux personnes en recherche de logement sont débordés.

L’Office municipal d’habitation du Québec a indiqué à la Journal qu’en date de jeudi, 2 399 ménages éligibles attendaient d’obtenir un logement subventionné.

La situation est également critique au groupe Porte-Clés de Québec. « On ne peut pas prendre toutes les demandes qui sont là présentement », déplore la cheffe d’équipe Christine Gagné.

La conférencière affirme que les cas comme celui de M. Villeneuve peuvent être plus complexes. « Monsieur, madame qui habitaient dans un logement, et qui maintenant vont souvent vivre dans une chambre, ce n’est pas ce qu’ils veulent, ils veulent un logement abordable, mais il n’y en a pas », dit-elle.

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