La liste s’allonge de semaine en semaine : les équipementiers automobiles, à la fois pressés comme des citrouilles par les constructeurs pour réduire leurs coûts et en difficulté en raison d’un marché morose, réduisent massivement leurs effectifs. Continental, Bosch, Forvia, Valeo, les annonces se sont multipliées ces dernières semaines avec des chiffres parfois impressionnants. C’est notamment le cas du géant allemand ZF, qui vient de confirmer un vaste plan social mondial visant à supprimer entre 11 000 et 14 000 emplois, soit plus que ce qui était initialement redouté (12 000 emplois maximum). La direction explique qu’il est nécessaire de «préparer l’avenir« et assurer la pérennité des sites industriels, notamment en Europe. Il faut donc prendre »des décisions difficiles mais nécessaires« .
Est-ce la faute de l’électricité ?
Cette année, le recul des ventes de voitures électriques est un mauvais signal, alors que constructeurs et équipementiers avaient calibré leur production pour des volumes bien plus importants. Les chiffres sont bel et bien là : les usines sont pour la plupart sous-exploitées en Europe et coûtent trop cher pour le marché automobile actuel, notamment électrique.
ZF parle de «faiblesse flagrante » pour la demande de voitures électriques. Mais l’industriel veut toujours maintenir le cap : « Malgré la situation actuelle du marché, une chose est sûre : l’avenir appartient à l’électromobilité. Nous avons versé des avances et continuerons à investir massivement dans ce domaine.Bref, les constructeurs et équipementiers sont actuellement « coincés » par les sommes importantes investies dans l’électromobilité. Mais la rentabilité parfois très faible et la concurrence accrue sur ce marché encore restreint suscitent chez eux une inquiétude croissante.