Un athlète qualifié pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 raconte son évasion d’Afghanistan

Six athlètes de différents pays, en compétition dans des disciplines variées, mais avec le même objectif : se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Alexis, Oksana, Cédric, Anne-Sophie, Zakia et Gabriel sont tous animés d’une détermination qui force l’admiration. Le documentaire Corps et âmeréalisé par Réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai et diffusé le 20 août à 21h10 sur France 2, le film se glisse dans l’intimité de ces compétiteurs, lors de leurs entraînements et de leurs différents championnats, mais surtout au cœur de leur quotidien et de leurs difficultés. Un film choral qui questionne aussi la place des personnes handicapées dans nos sociétés, et les discriminations dont elles sont victimes.

Pour la troisième fois depuis leur création, les Jeux paralympiques compteront cette année une équipe de réfugiés. Huit athlètes ayant fui la guerre, la dictature ou les discriminations mettant leur vie en danger, comme l’athlète afghane de taekwondo Zakia Khudadadi. Alors qu’elle se préparait pour les JO de Tokyo en août 2021, la capitale afghane est tombée aux mains des talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan.Le jour où les talibans sont entrés à Kaboul, L’entraîneur est venu me voir immédiatement et m’a dit : « Zakia, c’est fini pour toi »explique la jeune femme de 25 ans, qui souffre d’une malformation de l’avant-bras gauche depuis sa naissance.

Outre son handicap, le fait d’être une femme et d’appartenir à la communauté chiite hazara, persécutée depuis des décennies par les talibans comme le souligne France Culture, l’expose à un risque de violence en Afghanistan.Ils vous tueront sûrement s’ils trouve. (…) A partir d’aujourd’hui, je ne te connais plus, tu ne me connais plus »son entraîneur lui a dit. Zakia Khudadadi est contrainte de quitter la Fédération afghane de taekwondo.

Désespérée, elle décide d’envoyer une vidéo au Comité paralympique afghan. Heureusement, son message est vu à Paris par la Franco-Iranienne Fahimeh Robiolle, formatrice en gestion des conflits et vice-présidente du club France-Afghanistan, qui s’engage à l’aider à quitter son pays. « Je découvre (…) un visage d’ange, très jeune, magnifique, elle demande de l’aide. (…) jeJe me suis dit : « Mais on ne va pas la laisser comme ça ! » explique Fahimeh Robiolle.

Zakia Khudadadi a réussi à rejoindre la France et a été accueillie à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), le pôle d’excellence sportif français. Elle a réussi de justesse à participer aux Jeux paralympiques de Tokyo, sous la bannière afghane, mais a été éliminée au premier tour de la compétition. Alors que diverses nations lui ont offert l’asile, la taekwondoïste a décidé de retourner dans le pays qui lui a sauvé la vie : la France.

Elle travaille alors dur pour se qualifier pour Paris 2024. « ZAkia, elle est un exemple, même pour nous, de résilience. On aimerait que tous les combattants aient cette flamme que possède Zakia. »assure Haby Niaré, son entraîneur. Au terme d’un combat final mal engagé, l’Afghan est parvenue à se qualifier pour les Jeux paralympiques, dans la catégorie des moins de 49 kg. Mais son rêve de concourir sous les couleurs françaises ne s’est pas réalisé : n’ayant pas obtenu la nationalité française à temps, Zakia Khudadadi fera partie de l’équipe des réfugiés à Paris 2024, du 28 août au 8 septembre.

Le documentaire Corps et âme, réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, est diffusé le 20 août à 21h10 sur France 2 et sur la plateforme france.tv.