Un archevêque conservateur italien excommunié
L’évêque Carlo Maria Vigano, 83 ans, avait nié à plusieurs reprises la légitimité du pape François.
Le Vatican a annoncé ce vendredi 5 juillet l’excommunication d’un archevêque italien ultraconservateur, virulent opposant au pape François, condamné pour « schisme » après avoir rejeté l’autorité du chef de l’Église. L’évêque Carlo Maria Vigano, 83 ans, a été expulsé de l’Église catholique en raison de « son refus de reconnaître et de se soumettre au souverain pontife »a indiqué le Dicastère pour la Doctrine de la Foi dans un communiqué.
Cette décision rare sur une affaire très médiatisée pourrait avoir un fort impact dans les milieux ultraconservateurs, notamment aux Etats-Unis où l’opposition au pontificat du pape argentin est forte. « Nous connaissons ses déclarations publiques qui manifestent le refus (…) de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis et de la légitimité et de l’autorité magistérielle du Concile œcuménique Vatican II »a justifié le dicastère.
Cet influent prélat italien, ancien ambassadeur du Saint-Siège aux États-Unis, avait indiqué qu’il avait été convoqué le 20 juin devant la justice du Saint-Siège, accusé d’avoir « Il a nié la légitimité du pape François » Et « a rejeté le Concile Vatican II ». « Je répudie, rejette et condamne les scandales, les erreurs et les hérésies de Jorge Mario Bergoglio (Pape François), qui a une gestion du pouvoir absolument tyrannique »il avait alors fustigé. « Je considère les accusations portées contre moi comme un honneur »il a ajouté sur X.
Un accusateur chronique du pape
Le Concile Vatican II (1962-1965), considéré comme une adaptation majeure de l’Église au monde moderne, « représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l’« Église synodale » bergoglienne est la métastase nécessaire »Carlo Maria Vigano, qui fut nonce apostolique (ambassadeur du Saint-Siège) à Washington de 2011 à 2016 avant de prendre sa retraite, est un accusateur chronique du pape et s’est illustré par de multiples prises de position houleuses contre son autorité. Il est sorti de l’anonymat en appelant à la démission du pape en août 2018, en publiant une liste cinglante d’accusations sur sa gestion des violences sexuelles dans l’Eglise. Il l’accusait notamment d’avoir longtemps protégé l’ancien cardinal américain Theodore McCarrick, défroqué en 2019 pour violences sur mineur.
Carlo Maria Vigano était secrétaire général du gouvernorat du Vatican, poste dans lequel il a découvert et dénoncé la corruption de l’administration. Il avait également déjà été condamné en 2018 par un tribunal italien à payer 1,8 million d’euros à son frère handicapé pour une affaire de dépossession familiale.