« Un appartement acheté, un appartement à gagner »… L’étonnant concours d’un promoteur en difficulté
Cuisine gratuite, rabais tous azimuts, ventes privées… En manque d’acquéreurs pour leurs projets de construction de logements neufs, les promoteurs immobiliers redoublent d’inventivité pour attirer les clients. Et côté marketing, nous n’excluons rien. Le promoteur Interconstruction n’a pas hésité en novembre à lancer un concours : « Un appartement acheté, un appartement à gagner », accompagné de ce slogan bienvenu : « il n’y a pas de mal à être deux biens »…
Une offre attractive et bien construite, même s’il faut lire attentivement les fines lignes du contrat : pour l’achat d’un bien immobilier, parmi une liste d’environ 400 appartements éligibles, tous en Ile-de-France, le futur propriétaire » participera à un tirage au sort pour gagner » un studio avec parking à Drancy, en Seine-Saint-Denis. Voilà, jouer, ce n’est pas forcément gagner.
Difficile de remplir le carnet de commandes
Une offre commerciale qu’Antoine Guillorit, directeur stratégique du promoteur francilien, justifie par son aspect positif. « Plutôt que d’essayer d’écouler notre stock, nous essayons d’apporter une note plus positive pour attirer les clients. » Il détaille : « pour le même budget, soit j’offre 1.500 euros à 100 familles, mais cela ne changera rien à leur vie, ni au montant des mensualités » de leur prêt pour devenir propriétaire, « soit j’offre un appartement à une famille ». « , dit-il, estimant que la deuxième option est « plus agréable ».
Avec le cœur sur la manche ? Pas nécessairement. Rappelons que la grave crise à laquelle est confronté le secteur de la nouvelle construction, provoquée principalement par l’augmentation des coûts des chantiers et l’effondrement de la demande, relève de l’imagination. L’interconstruction n’est pas seule dans ce problème, loin de là. C’est toute la profession. Bien que les réservations de nouveaux logements faites par les particuliers aient légèrement augmenté au troisième trimestre, elles restent à des niveaux très bas et les ventes de logements continuent de baisser, selon les données du ministère du Logement et de la Renouvellement urbain.
Notre dossier sur le logement
A noter qu’à partir d’avril 2022, les réservations d’hébergement ont commencé à baisser et ont été quasiment divisées par deux en un an et demi. Petite note d’espoir cependant pour le secteur, depuis un an, avec la diminution des logements mis sur le marché, le nombre de réservations est redevenu supérieur aux volumes de logements commercialisés, ce qui réduit progressivement le stock à vendre. (- 9,6% en un an).