Un ancien secrétaire de camp nazi de 99 ans condamné à deux ans de prison avec sursis
Un ancien secrétaire de 99 ans d’un camp de concentration nazi a été reconnu coupable de complicité dans le meurtre de plus de 10 000 personnes au camp nazi de Stutthof, dans l’actuelle Pologne, 79 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La Cour fédérale de justice allemande a confirmé mardi 20 août le verdict contre une ancienne secrétaire d’un camp de concentration nazi de 99 ans qui avait fait appel de sa condamnation pour complicité de meurtre.
« L’appel est rejeté (…) le verdict est définitif », a annoncé la juge du Tribunal fédéral de Leipzig (est), Gabriele Cirener.
Le 20 décembre 2022, Irmgard Furchner, accusée de complicité dans les meurtres de plus de 10 000 personnes au camp de Stutthof, dans l’actuelle Pologne, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis, à l’issue de l’un des derniers procès sur l’ère nazie en Allemagne.
« Il est inimaginable que l’accusé n’ait rien remarqué »
Âgée de 18 ou 19 ans au moment des faits, Irmgard Furchner était employée comme dactylo et secrétaire du commandant du camp de Stutthof, Paul Werner Hoppe, entre 1943 et 1945.
A proximité immédiate des prisonniers, « l’odeur des cadavres était omniprésente », avait estimé le tribunal, jugeant « inimaginable que les accusés n’aient rien remarqué ».
À Stutthof, un camp près de Gdansk (Dantzig à l’époque) où environ 65 000 personnes ont péri, des détenus juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques ont été systématiquement tués.
Des dossiers toujours entre les mains des tribunaux
Alors que l’Allemagne continue ces dernières années de traquer les anciens criminels nazis, illustrant la sévérité accrue, quoique tardive, de son système judiciaire, les dossiers encore entre les mains des enquêteurs sont de plus en plus rares, soixante-dix-neuf ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La jurisprudence de la condamnation en 2011 de John Demjanjuk, gardien du camp de Sobibor en 1943, à cinq ans de prison, permet de poursuivre pour complicité de dizaines de milliers de meurtres n’importe quel auxiliaire d’un camp de concentration, du gardien au comptable.
En juin 2022, un ancien gardien du camp de concentration de Sachsenhausen, âgé de 101 ans, a été condamné à cinq ans de prison.