Publié
Mise à jour
Durée de la vidéo : 2 minutes
Le maire de Canteleu, en Seine-Maritime, est jugé depuis lundi 27 mai pour complicité de trafic de stupéfiants. La justice lui reproche d’avoir fait pression sur les services de police pour qu’ils ne perturbent pas les puissants trafiquants locaux.
Le visage tendu et la démarche déterminée, Mélanie Boulanger est entrée dans la salle d’audience du tribunal d’instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dans la matinée du lundi 27 mai, suivie de son ancien adjoint. Ils devront répondre de complicité de trafic de stupéfiants, aux côtés de 17 autres prévenus. Selon son avocat, l’ancienne élue (PS) de Canteleu (Seine-Maritime), qui a démissionné en début d’année pour raisons de santé, se dit déterminée à se défendre. « Ma cliente attend que justice lui soit rendue, que son honneur lui soit rendu »» déclara Maître Arnaud de Saint Rémy.
La justice soupçonne l’ancienne conseillère et son adjoint d’avoir cédé à la pression des trafiquants, un réseau national tenu d’une main de fer par les frères Meziani, des trafiquants locaux dont les profits s’élevaient à l’époque à plusieurs millions d’euros par an. Des écoutes téléphoniques ont révélé que Mélanie Boulanger aurait fait la leçon à un commissaire pour limiter la présence policière aux points de deal, et retardé l’installation de caméras de vidéosurveillance dans les secteurs contrôlés par les frères Meziani.
Selon les enquêteurs, son assistant le connaissait comme intermédiaire. Depuis le début de l’affaire, la maire de Canteleu ne cesse de clamer son innocence. Les deux élus risquent jusqu’à dix ans de prison.