L’ancien curé d’Orléans Olivier de Scitivaux de Greische, 64 ans, a été reconnu coupable de centaines de viols et d’agressions sexuelles aggravées sur quatre garçons et condamné à dix-sept ans de réclusion criminelle, samedi 25 mai, par la cour d’assises du Loiret. Le tribunal a annoncé une période de sécurité de dix ans, supérieure aux réquisitions du procureur général.
Vendredi, l’ancien prêtre, revenu à l’état laïc à sa demande, « tout reconnu sans réserve ». « Je reconnais, puisqu’il faut user des mots, des attouchements, des caresses, des fellations, des pénétrations digitales et péniennes, tous les faits », a-t-il déclaré. Suite aux réquisitions, le tribunal a également condamné l’accusé à « veille socio-judiciaire », « une injonction de soins », « l’interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole impliquant des contacts avec des mineurs »entre autres.
« Ce qui est frappant, c’est que les actions, les noms (les victimes) faire la masse », a déploré le procureur général. Dans un rare exercice d’aveux, vendredi, l’accusé a également avoué, pour la première fois, des viols et des agressions sexuelles sur deux autres victimes, survenus dès 1982 – des faits qui n’ont pu être jugés en raison de la prescription. .
Samedi matin, son avocat, Damien Brossier, a appelé le tribunal à la clémence, soulignant que son client « plus un danger »et cela’« on ne peut pas être condamné à 64 ans comme à 37 ans, l’âge est passé, l’usure est passée et le temps s’est écoulé sans infraction » depuis les faits condamnés.
Une salle d’audience bondée
Les faits jugés remontent aux années 1990 et 2000, lorsque Olivier de Scitivaux de Greische, ordonné prêtre en 1989, s’est impliqué avec les parents de ses victimes, une famille de trois enfants, s’invitant régulièrement à leur table, restant dormir dans la chambre de l’aînée, qui sera agressée et violée dès l’âge de 9 ans.
Chez eux, pendant que les parents dorment au rez-de-chaussée, dans les somptueuses demeures de la famille Scitivaux, en hiver au chalet d’Abondance (Haute-Savoie) ou en été dans une colonie de vacances à Perros-Guirec (Côtes-d’ Armor), celui qui avait à l’époque entre 22 et 25 ans de plus que les victimes (âgées de 7 à 9 ans) va leur infliger des violences.
Devant une salle d’audience pleine à craquer, dans laquelle de nombreux responsables de l’Église catholique et paroissiens ont pris place depuis mardi, les trois frères et un ami ont raconté à tour de rôle, avec détails et pudeur, les abus qu’ils ont subis. chacun à son tour, sans savoir que les autres étaient aussi des victimes.
« Quand il n’y en avait pas, il y avait le deuxième ou le troisième »a confirmé l’ancien curé, désignant ainsi les trois frères, quadragénaires aujourd’hui réunis sur le banc des victimes. « Regardez bien ses mains »insulté le plus jeune de la fratrie, « c’est dans ses mains que j’ai éjaculé la première fois, ce sont ses mains qui donnent l’Eucharistie ».
Le plus jeune, quant à lui, a raconté, devant un tribunal interdit, ces quelques mois où il « il y va(a) chaque semaine, chaque jour, chaque soir », « au moment où il a utilisé des outils sur mon corps » ou lorsque« il m’a rasé ».
Les faits se sont produits jusqu’au début des années 2000. Pourtant, les premières alertes ont été lancées par les responsables et les familles auprès du diocèse dans les années 1980, puis par les familles ou les responsables d’aumônerie en 1998. En vain.