À peine 24 heures après la démission du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, son ancienne associée d’affaires Pascale Nini a été nommée à la tête d’une zone d’innovation financée en grande partie par Québec, mais elle affirme ne pas avoir été favorisée dans le processus de sélection confié à une firme.
« Je n’étais vraiment pas favorisé », explique-t-il dans une interview à Le Journal Pascale Nini, nouvelle directrice générale de la zone d’innovation DistriQ, organisme à but non lucratif pour les innovations quantiques.
« Il (Pierre Fitzgibbon) n’était même pas au courant que j’avais suivi cette démarche et il l’a découvert après que j’ai été accepté », poursuit le numéro 1 de la zone Innovation Quantique de Sherbrooke.
Cas d’Immervision
En 2020, Le Journal avait rapporté que Pierre Fitzgibbon, alors ministre de l’Economie, était apparu dans l’exercice de ses fonctions aux côtés du patron de la société Immervision, dont il était toujours partenaire financier malgré les avis contraires du commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale.
Cette ancienne associée d’affaires, Pascala Nini, a été nommée à la tête de la zone d’innovation quantique DistriQ de Sherbrooke le 5 septembre, au lendemain de la démission de la superministre.
« Pierre Fitzgibbon avait investi à l’époque, mais nous avons racheté ses actions avec l’accord du commissaire à l’éthique également. Nous avons donc tout fait correctement, donc je vous assure que le processus est bien documenté », a déclaré M.moi Nini, premier investisseur dans Immervision, firme spécialisée dans la vision grand angle.
« Processus totalement autonome »
La présidente du conseil d’administration (CA) de DistriQ précise à Journal que le comité des ressources humaines a fait appel à une firme pour trouver des candidats et que des entretiens appropriés ont été menés.
« Il n’y a eu absolument aucune implication du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Non seulement ils n’étaient pas impliqués, mais ils n’étaient pas au courant du processus. Ils savaient simplement, comme tout le monde, que Pascale Nini avait été nommée », explique Sylvie Archambault, la nouvelle présidente du conseil d’administration de DistriQ.
L’Espace Quantique 1 de DistriQ à Sherbrooke.
Photo fournie par DISTRIQ
« C’était un processus complètement autonome, réalisé uniquement avec l’AC du territoire », ajoute-t-elle.
«Le ministère, le cabinet et le ministre n’ont eu aucun rôle à jouer dans le processus de sélection des candidats, mais ont été informés du choix par le CA», indique également le cabinet de la nouvelle ministre de l’Économie Christine Fréchette.
L’année dernière, DistriQ a reçu 65,3 millions de dollars pour l’aider à réaliser cinq projets, dont les coûts ont été estimés à 166,1 millions de dollars.
– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier
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