Emmanuel Macron entame samedi une tournée en Amérique latine via l’Argentine, où il rencontrera Javier Milei, au pouvoir depuis décembre dernier. Le président d’extrême droite a mis en œuvre des réformes profondes et brutales, qui ont suscité de nombreuses critiques dans le pays.
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Javier Milei tient ses promesses : réduction des dépenses publiques, baisse drastique de l’inflation et déréglementation économique… Partout, le président anarcho-capitaliste dépense son argent « tronçonneuse » et se vante même de la reprise économique. Mais les résultats tardent à venir, un peu moins d’un an après son arrivée au pouvoir, et des voix critiques s’élèvent dans la société argentine.
« Les prix augmentent certes à un rythme plus lent, mais ils continuent d’augmenternote Hernan Letcher, économiste et directeur du CEPA, Centre argentin d’économie politique. L’économie et l’industrie ne se sont pas encore remises de la crise. L’emploi s’est stabilisé, mais nous sommes toujours à un niveau très bas. Nous constatons une légère amélioration de quelques points, mais les conditions sont loin d’être réunies pour une véritable reprise économique.»
Près de 35 000 fonctionnaires ont également été licenciés. Le taux de pauvreté est dans le rouge à plus de 50 %, le chômage augmente et le pouvoir d’achat est très faible. Une partie de la société s’inquiète de la perte des valeurs et des droits acquis, à l’image de Luciana De Martis, militante féministe. « Nous sommes constamment en alerte car, pour le président, le féminisme est un ennemi public et intérieur », confie-t-elle. Tout ce que génère ce gouvernement, c’est la faim, la pauvreté, les inégalités et la violence.
L’Argentine renaît-elle dans la douleur ou est-ce une bombe sur le point d’exploser ? Il reste en tout cas un grand laboratoire libertaire, recherchant avant tout des investisseurs étrangers prêts à miser sur ce pays encore fragile.