REPORTAGE – Dans les cercles nationalistes ou sur les chaînes Telegram des « correspondants de guerre » russes, sa figure est commémorée comme un ange noir déchu.
Saint-Pétersbourg
« D’où je viens, nous avons tous des amis qui se sont battus avec Wagner »assure Sergueï, trentenaire, blond tout de noir vêtu. Avec son copain d’enfance Igor, ils sont venus spécialement au cimetière de Porokhovskoye, loin, très loin du centre-ville de Saint-Pétersbourg, pour se recueillir sur la tombe d’Evgueni Prigojine. D’où viennent Sergueï et Igor, c’est Valuyki, une ville de la région de Belgorod, tout près de la frontière ukrainienne.
Depuis deux ans, cette zone est le théâtre de bombardements et d’affrontements avec l’armée ukrainienne. Sergueï raconte qu’il a failli y mourir lorsqu’un drone kamikaze a perdu son signal juste avant de voler vers lui. Il observe avec colère ce qui se passe dans la région voisine de Koursk et dit qu’il prendra les armes si l’Ukraine entre dans la région de Belgorod.
« Tout cela se serait probablement passé différemment si Prigojine était encore là. ! »se plaint le jeune électricien, qui continue à travailler…