Un an après la mort de Nahel, qui a provoqué une flambée de violences urbaines dans toute la France, une marche blanche a été organisée samedi à Nanterre. Plusieurs centaines de personnes réclamaient « Justice pour Nahel ».
Publié
Temps de lecture : 2 min
Au début, il y eut des silences. Beaucoup de silences, jusqu’à l’arrivée du cortège de la marche blanche, samedi 29 juin, à l’endroit où Nahel a été tuée par un coup de feu policier, il y a un peu plus d’un an à Nanterre. Après un temps de prière, sa famille a pris la parole. « Il me manque beaucoup, mon petit-fils. Je ne peux pas parler », » a déclaré la grand-mère de Nahel, qui n’est restée que quelques secondes au micro devant le public.
Mounia Merzouk, la mère de Nahel, a ensuite pris la parole pendant de longues minutes, décrivant sa douleur depuis un an et l’injustice qu’elle ressent envers le policier qui a tué Nahel. « La douleur que j’ai en moi, je ne peux même pas te la décrire. C’est très dur, je souffre. Tu me vois comme ça, habillée, brossée. C’est juste externe. Je ne peux pas ne pas te montrer comment je vis à à la maison, quand je rentre à la maison, je n’ai plus personne, je n’ai plus mon bébé. » décrit la mère de Nahel.
« Quand il (le policier) se réveille le matin, il a son fils qui va lui dire bonjour, il va l’embrasser. J’embrasse qui ? Je regarde la chambre de mon fils, elle est vide, juste en face de moi. C’est trop dur pour moi. »
Mounia Merzouk, la mère de Nahelà la marche en hommage à son fils
La colère est toujours présente dans cette famille, dans ce quartier, où les participants à cette marche blanche demandaient « Justice pour Nahel »L’un des cousins du jeune homme a accepté de parler à franceinfo. « Nous resterons toujours unis par rapport à Nahel. Le combat, nous le porterons toujours jusqu’au bout. Personnellement, je porterai le combat jusqu’à ma mort. A partir du moment où mon sang m’a été enlevé, je ne l’accepte pas. Je suis révolté et je le serai jusqu’au bout. » promet-elle.
Deux juges d’instruction tentent d’établir les circonstances de la mort de cet adolescent qui venait d’avoir 17 ans. Cette famille attend désormais son procès « pouvoir passer à autre chose dans notre vie », dit le cousin de Nahel.
« On n’oubliera jamais Nahel. Il sera toujours là. Mais une fois qu’il y a une condamnation, ce n’est plus pareil, on passe à autre chose. On ne se dit pas que le policier est chez lui en train de coucher avec sa femme, avec ses enfants. » Parce que Mounia, elle est seule à la maison. Il n’y a pas d’enfants, il n’y a pas de parents. Ce qu’il a fait, il a dû le laisser payer. conclut-elle.
Le policier accusé de meurtre a été libéré en novembre. Il a été placé sous contrôle judiciaire après quatre mois de détention provisoire.