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un acteur politique « exonère » le CNRD et propose des solutions… – Africa Guinee

CONAKRY- La Guinée est plongée depuis décembre 2023 dans une crise électrique sans précédent. Alors que nous sommes en plein hiver, l’alimentation en électricité s’est drastiquement dégradée. De délestages d’avant, c’est désormais à tour de rôle que l’électricité est fournie aux ménages de Conakry et dans certaines villes de l’intérieur du pays.

Si depuis 2010, l’espoir des Guinéens reposait sur les barrages hydroélectriques de Souapiti et de Kaléta, dont la capacité cumulée est de 812 MW, celui-ci vient d’être anéanti. La demande en énergie qui est actuellement de 678 MW ne peut être supportée même à moitié par ces deux barrages qui ne produisent actuellement que 150 MW, selon le ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures. Cette situation est en grande partie due à des conditions climatiques défavorables, notamment de faibles précipitations qui ont réduit les niveaux d’eau nécessaires au fonctionnement optimal des barrages. « , selon le département dirigé par Aboubacar Camara.

Niveau d’eau au barrage de Kaléta

Si la version du gouvernement peine à convaincre une catégorie de la population, dans les rangs de la classe politique, ce n’est pas forcément le cas. Pour le président de l’UDPR, le problème énergétique que connaît actuellement le pays n’est pas forcément imputable aux autorités actuelles.

« Il ne faut pas faire porter tout le poids de la pénurie d’électricité au gouvernement actuel ni de tout ce que nous vivons actuellement en termes de production et de distribution d’énergie. Tous les barrages qui ont été construits ont été construits d’une manière qui n’aurait pas dû être adoptée. Ce que nous constatons maintenant, c’est que même du temps du professeur Alpha Condé, il y a toujours eu des basses eaux parce que les saisons se succèdent. En période de basses eaux, le niveau de l’eau baisse effectivement. De ce fait, les retenues d’eau ne sont pas suffisantes pour faire fonctionner les tribunes à pleine capacité. Lorsque cela est fait, nous avons eu la possibilité de compléter la production d’énergie en démarrant les centrales thermiques existantes. Et pour cela, il faut suffisamment de carburant pour pouvoir produire et compléter l’approvisionnement en énergie.

Ce qui se passe actuellement, ce n’est pas seulement que les niveaux d’eau sont bas en période de basses eaux, mais la réalité est qu’avec l’explosion du dépôt central, il y a eu une pénurie de carburant précisément pour pouvoir alimenter ces centrales. Il n’y a pas que cette situation, mais l’autre problème est qu’il n’y a pas assez d’argent, et les fonds qui existaient, au lieu d’être utilisés pour la production d’énergie supplémentaire, ont été utilisés pour des projets qui n’ont rien à voir avec la satisfaction des besoins primaires, y compris la production et la distribution d’énergie. Par conséquent, les justifications que nous donnons omettent complètement l’aspect de la gestion vertueuse des ressources qui aurait dû nous permettre de produire de l’énergie même en interne. « , analyse le Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.

Docteur Edouard Zotomou Kpoghomou

Pour lui, la politique énergétique en Guinée a été, dès le départ, faussée car on n’a pas accordé d’importance au secteur. Au contraire, selon lui, on a essayé de construire des barrages sans suivre l’ordre qui aurait dû être fait. Nous construisons des barrages qui vont précisément à contre-courant du grand fleuve sur lequel tous ces barrages sont actuellement situés. Au lieu de les construire dans le sens du cours du fleuve, nous allons à contre-courant de sorte que les réservoirs ne sont pas suffisants et que les cours d’eau ne sont pas suffisamment approvisionnés. « , ajoute le président de l’UDPRP.

L’autre problème, souligne-t-il, concerne les contrats que les régimes passés ont signés avec les grandes sociétés d’exploitation. Je ne connais pas le contenu, mais il semble que la gestion de ces barrages prendra plusieurs années avant que la Guinée puisse réellement en bénéficier pleinement.. Pour moi, les raisons qui sont avancées sont certes valables, mais elles ne peuvent expliquer exactement ce que nous vivons. Pourtant, nous sommes en pleine saison hivernale avec des pluies intempestives et c’est une sorte de programmation appelée (à son tour) à laquelle nous assistons. Bref, les explications ne justifient pas à elles seules ce que nous vivons « , selon le Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.

Ligne électrique à haute tension
Une ligne à haute tension

Selon nos informations, face à la crise énergétique qui est devenue une épine dans le pied des autorités, le général Mamadi Doumbouya a exigé la mise en place immédiate d’une task force. Celle-ci devra, nous dit-on, proposer une solution pour mettre fin à la crise énergétique à court et moyen terme avant la fin de la semaine.

 » Le président peut prendre les choses en main, mais s’il n’y a pas de ressources… Il suffisait simplement d’accélérer peut-être l’installation d’une centrale thermique pour compléter la production d’énergie ici, dans le Grand Conakry. Dans les autres villes de l’intérieur, il y avait des projets d’interconnexion dont on avait souvent parlé qui auraient pu aider. Mais nous pensons qu’au départ, d’ailleurs, on aurait pu s’attacher à multiplier les micro barrages qui permettraient d’abord de produire et de fournir de l’énergie localement, puis de créer ce cercle d’interconnexion en interne pour alimenter les villes. Mais avant tout cela, il faut une gestion vertueuse des ressources qui existent. Maintenant, si vous avez remarqué, il y a beaucoup de nouveaux billets de nos francs qui ont commencé à circuler, l’impression que cela donne aux observateurs avertis, c’est qu’on est en train de recourir à l’impression monétaire justement pour produire beaucoup d’argent afin de faire face à certaines dépenses internes parce qu’il y a eu gaspillage des ressources qu’il y avait.

Général Mamadi Doumbouya, Président de la Transition

Donc, je pense qu’il vaut mieux qu’on essaie de mettre en place un cadre structuré où la production d’énergie est garantie. Et on ne peut garantir cela qu’avec des moyens. Je pense que prendre les choses en main ne peut pas se faire comme ça parce qu’au-delà de la volonté de résoudre le problème, il faut faire appel à des techniciens sur le terrain. Mais pour l’instant, on peut faire appel au bateau en attendant une solution à long terme. « , suggère le président de l’UDRP (Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès) et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD).

À suivre !

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 4 juillet 2024 à 19h55

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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