« Un acte courageux » qui remet en question « l’ensemble du système pénitentiaire français », se félicite un syndicat

« J’ai adoré ce service et cette administration pendant 27 ans : c’est le cœur lourd que je le quitte », a déclaré lundi 7 octobre le directeur de la prison de Majicavo, à Mayotte, qui a démissionné. « C’est vraiment un acte très fort, très courageux de sa part »a salué Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Ufap-Unsa Justice, mardi sur franceinfo.

Dans une vidéo diffusée sur un site de télévision locale, Nicolas Jauniaux a tenu à « attirer l’attention » sur les conditions de travail dans cet établissement surpeuplé, marqué par « mutinerie avec prise d’otages » le 28 septembre. L’établissement accueille 650 détenus pour 278 places, un record en France. Avec sa démission, il espère « contribuer, à sa manière modeste, à l’amélioration des conditions de travail du personnel et des conditions de vie des détenus ».

« Nous avons un taux de surpopulation record où il est devenu impossible de pouvoir remplir nos missions » confirme Wilfried Fonck. Mais pour le secrétaire national Ufap-Unsa Justice, la démission de Nicolas Jauniaux « Il ne faut pas focaliser l’attention uniquement sur Mayotte ». Selon le syndicaliste, cela doit « interroger » sur « tout le système pénitentiaire français »parce que « La situation dans les prisons françaises est aujourd’hui catastrophique. »

Selon la direction de l’administration pénitentiaire, le taux d’occupation des prisons françaises au 1er septembre était de 127 % en moyenne. Mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les prévenus et les condamnés à de courtes peines, il atteint 153,6 %. A Majicavo, il dépasse les 181%. En France, 3 609 détenus dorment à même le sol, sur des matelas.