Les représentants du personnel de Casino, qui avaient fait appel en mars contre le plan de sauvegarde accéléré du distributeur, se sont désistés mercredi après avoir trouvé un plein accord avec la direction, a indiqué mercredi l’intersyndicale à l’issue d’une audience devant la cour d’appel de Paris.
« Il n’y avait aucun volet social dans le plan initial »
Les représentants des salariés ont estimé que le plan de sauvegarde accéléré élaboré par l’ancienne direction du distributeur et ses repreneurs dirigés par le milliardaire tchèque Daniel Kretinksy n’offrait pas une rémunération suffisante aux salariés. L’accord avec la direction actuelle « nous donne raison sur le fait qu’il n’y avait aucun volet social dans le plan initial », a réagi Didier Marion, porte-parole de l’intersyndicale du distributeur.
« A partir du moment où cela est reconnu » et qu’un volet social, qui avait fait l’objet d’un accord de principe entre salariés et direction fin juin, a bien été négocié, « il n’y avait plus aucune raison de faire appel », a indiqué Didier. Marion, sans plus de précisions sur les termes de l’accord négocié avec la direction du distributeur d’origine stéphanoise.
3 000 emplois seraient touchés
Formellement, la Cour d’appel doit encore rendre son délibéré la semaine prochaine, après avoir pris acte du retrait des représentants des salariés. En attendant, la direction actuelle du distributeur n’a pas souhaité faire de commentaire mercredi. Ce plan social pourrait concerner plus de 3.000 postes, selon les syndicats.
Le nouveau directeur général Philippe Palazzi doit dévoiler jeudi ses grandes orientations pour l’avenir du distributeur lors d’une conférence de presse à Paris.
Une dette insoutenable
Casino employait encore quelque 200 000 personnes dans le monde fin 2022, dont 50 000 en France, avant d’augmenter ses ventes. Ses effectifs étaient passés sous la barre des 30 000 salariés avant même le PSE actuellement en discussion.
La chute de Casino a été précipitée par son endettement devenu insoutenable. Le sauvetage a été pris en charge par un consortium dirigé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Le groupe se recentre autour de plus petites enseignes, Monoprix, Franprix, Vival et Spar. Philippe Palazzi entend en faire un « champion de la proximité » en développant l’activité de franchise, un mode d’exploitation des magasins plus rentable pour les distributeurs qui n’ont alors pas à assumer certains coûts de fonctionnement.