Long et vif. Pendant sept heures, mercredi après-midi et soir à l’Assemblée, les sept députés et sept sénateurs composant la commission paritaire ont examiné tous les articles de la loi de financement de la sécurité sociale. Dans le but de sceller un accord – pour les partisans du texte – ou de le rejeter – pour les opposants au gouvernement.
Un bras de fer musclé et des échanges vifs, mais ce sont finalement les huit élus de la base commune (LR, Ensemble pour la République, Horizons, UDI) qui ont remporté la mise vers 21h30. Bien que très critique, Gabriel Attal a fait valider la copie. de l’exécutif, malgré un conflit sur la hausse des coûts du travail. Les socialistes, qui avaient réalisé « propositions constructives » en échange d’une compensation, n’ont pas été écoutés, déplore Jérôme Guedj.
Les socialistes à Matignon
Ce compromis (qui n’inclut plus les sept heures de travail gratuites), voire une autre version, sera soumis aux députés le 2 décembre. Michel Barnier devrait alors faire match nul 49-3, afin de faire adopter sa proposition de loi sans vote. Dans la foulée, la gauche répondra par une motion de censure. Celui-ci pourrait être examiné le 4 décembre. En cas de rejet, le texte de la Sécurité sociale sera ratifié. S’il est approuvé, le gouvernement sera renversé.
Au moment où la commission travaillait, les socialistes Patrick Kanner et Boris Vallaud étaient à Matignon. Une heure de discussions avec le Premier ministre… qui s’est soldée par une impasse. Quelques heures plus tôt, lors d’un déjeuner avec des députés de son camp, le chef de l’Etat les avait exhortés à empêcher la censure en appelant le PS à être responsable. Effort vain : mercredi soir, le bureau national du Parti socialiste a décidé de voter la censure.