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Perle de Tahiti : après le boom, le naufrage ?

16 milliards xpf contre 6 milliards xpf en 2022 : les revenus de la perliculture ont connu une envolée extraordinaire en 2023. Mais cette envolée ne durera pas, selon les acteurs du secteur. Avec la pénurie actuelle de nacre et le manque de main d’œuvre, la production et la valeur des perles sont déjà en déclin depuis début 2024.

Les conditions de développement, la couleur, l’épaisseur, tout compte… c’est ce qui fait la qualité unique de la « Perle de Tahiti ». Une pierre précieuse exceptionnelle, reconnue dans le monde entier, qui représente aujourd’hui la deuxième ressource économique de la Polynésie française. Alors attention à la fraude et à la surproduction qui rendent la qualité médiocre…

Depuis 2017, la réglementation limite la production à 2 500 perles commercialisables et 12 000 nacres greffées par hectare. Mais ce n’est qu’en 2023 que la loi a commencé à porter ses fruits avec 103 mises en demeure – par exemple pour achats ou ventes non déclarés –, 894 rappels réglementaires et 25 amendes routières importantes – pour greffe tarifaire qu’il faut par exemple supprimer.

« Il y a eu des années de surproduction. C’est pourquoi nous avons établi un quota. Nous espérons que ce quota sera respecté par tous les professionnels pour ne pas envahir les marchés (car) forcément, le prix va baisser… Il y a des amendes, des contraventions importantes pour les perliculteurs (…). Il faut discipliner le secteur et avoir des acteurs professionnels« , déclare Maeva Wane, perlière à Ahe et représentante du secteur au CESEC.

Le respect de la réglementation est essentiel pour éviter une surproduction et, a fortiori, une baisse des prix des perles. Ce sont ces contrôles qui permettront de maintenir un équilibre entre production et vente, surtout après l’extraordinaire explosion du prix de la Perle de Tahiti en 2023.

Outre la fin du covid et le retour définitif d’excellents greffiers chinois chez eux, cette flambée s’explique aussi par un mouvement de mode lancé par deux influenceuses chinoises, apparaissant sur les réseaux et à la télévision, avec des perles et notamment des Perles de Tahiti. Du plus petit au plus grand : tout le secteur en a profité. « Nous n’avons pas l’habitude de vendre en gros mais c’est vrai que cette année, il y a eu beaucoup de demandes en provenance d’Asie, notamment de Chine. Mais nous nous concentrons principalement sur la vente au détail et nous valorisons nos meilleures qualités de perles en confectionnant des bijoux, que nous vendons sur place et en ligne.« , témoigne Maeva Champon, perlière à Tahaa.

Recettes totales en 2023 : 16 milliards de francs contre 6 milliards en 2022. Evidemment, le secteur s’attend à l’effet inverse en 2024. D’autant qu’une pénurie actuelle de nacre, due entre autres au réchauffement des eaux, réduit la production etn’aide pas tout le monde. Mais cela pourrait avoir un effet positif et maintenir les prix des perles : moins de perles = plus de demande !« Grâce à cela, Sabine Lorillou, négociante en perles et présidente du Syndicat des Négociants en Perles de Culture de Tahiti (SNPCT), J’espère que la baisse inévitable du prix des perles ne sera pas trop drastique.

Le ministre de l’Agriculture Taivini Teai garde également un oeil sur la situation, grâce à « nouveaux appareils » qui permettent de contrôler la qualité des perles et les 3 agents du service des ressources marines qui font respecter la réglementation depuis 2023. Le Pays se dit prêt à former la main d’œuvre qui manque cruellement au fenua et souhaite relancer les ventes aux enchères pour amener les commerçants – notamment chinois et japonais – en Polynésie, comme Robert Wan n’a cessé de le faire.

Aujourd’hui, le prix de la Perle de Tahiti connaît déjà une légère baisse depuis le début de l’année et se situe autour de 900 xpf le gramme.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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