Umbrella Academy méritait mieux
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Umbrella Academy méritait mieux

Umbrella Academy méritait mieux

En 2019, alors que la fièvre des super-héros est à son apogée avant la sortie deAvengers : Fin de partieNetflix s’intéresse à une famille de justiciers hors du commun. Dirigée par Steve Blackman, la plateforme se lance dans l’adaptation des comics de Gerard Way et Gabriel Bá. L’histoire consiste à examiner les relations d’une famille dysfonctionnelle, tout en n’oubliant pas de proposer aux téléspectateurs des intrigues folles sur fond de voyage dans le temps, d’organisation secrète et d’apocalypse. La première saison, malgré ses quelques défauts, avait réussi à rendre ses six têtes d’affiche aussi attachantes que possible. Umbrella Academy — qui ne met pas le curseur aussi loin Les garçons sur la question des déchets, il y avait une proposition solide du type « enfants sales ».

Si la deuxième saison a corrigé quelques erreurs de sa prédécesseure, elle semble s’enliser un peu plus dans une boucle temporelle dont il va devenir de plus en plus difficile de s’échapper. L’énergie est toujours là, l’attrait pour les héros aussi, mais la série Netflix lance autant de belles idées qu’elle en piétine. Sa belle enveloppe, une aventure pop décalée, ne suffira pas à la sauver du cataclysme qui l’attend. Cette quatrième saison continue d’enfoncer le clou. Retour sur les succès et les échecs deAcadémie des parapluies.

Avis sur Umbrella Academy
Boire pour oublier…
© Netflix

Pluie de belles idées

Si Académie des parapluies ne réussit pas sur tous les plans – il échoue dans de nombreux endroits – on ne peut que saluer la richesse visuelle de cette production qui cultive son étrangeté. Dès les premiers instants, la production Netflix a élaboré un tableau inventif grâce à sa mise en scène qui ne faiblit pas, ses décors riches et ses costumes soignés. Ces trouvailles contribuent grandement à l’ambiance de la production Netflix, comme lorsque l’on s’amuse avec la physionomie improbable de Luther, les masques des antagonistes de la saison 1 ou encore les intérieurs désuets de la CommissionColorée, pop et parfois déroutante, la série ne lésine pas sur les effets.

Un univers tentaculaire, on disait… © Netflix

De belles scènes resteront en mémoire. Cinq face à Chacha et Hazel avec Queen en fond musical, le numéro musical Libre de toute attache ou encore un voyage en van qui vire au cauchemar dans la saison 4, L’Umbrella Academy s’amuse et les spectateurs aussi. Tout au long de son parcours, la série a cultivé sa différence à travers son imagerie inspirée des bandes dessinées de Gerard Way et Gabriel Bá.

« C’est la famille »

Dès ces premiers instants, Académie des parapluies a fait des querelles de ses héros son moteur. Élevés par un père froid et calculateur, les enfants Hargreeves traînent un lourd bagage à l’âge adulte. Ce sont ces défauts qui seront exploités au fil des quatre saisons, avec plus ou moins d’habileté. Si Viktor, Five et Klaus ont plutôt bien réussi, ce n’est pas le cas de toute la bande. C’est particulièrement vrai concernant Luther, qui n’aura jamais eu le droit d’être autre chose que la légèreté du récitMême lorsqu’une tragédie le touche directement, lorsqu’il semble prêt à troquer sa bonhomie contre une expression renfrognée et des traumatismes difficiles à surmonter, la série préfère le laisser faire son deuil hors écran.

Première étape du deuil ? © Netflix

La saison 4 minimise également le parcours de Klaus, le confinant dans une intrigue secondaire dont il n’apprend rien et qui ne servira qu’à l’occuper pendant que les autres s’avancent vers une nouvelle apocalypse inévitable. En revanche, la série s’aventure là où on ne l’attendait pas. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne lela transition de Vanya / Viktor. Dans les coulisses, l’acteur décide d’agir sur son changement de genre et la narration s’en empare avec brio. Bien que sobre, l’élément ajoute un peu plus de densité à ce personnage qui ne trouve pas sa place. Il n’en demeure pas moins que cette attention portée à l’aspect intimiste du récit va peu à peu s’estomper. Les deux dernières vagues d’épisodes ont sacrifié la portée émotionnelle et tragique pour s’enliser dans une intrigue de plus en plus alambiquée et peu inventive…

On ne comprend plus rien

Le postulat de départ deAcadémie des parapluies n’est pas des plus claires. Plusieurs enfants sont nés d’une Immaculée Conception et ont développé des pouvoirs. Ils ont été recueillis par un vieil homme qui n’a pas vraiment l’instinct paternel, une femme robot et un singe qui leur sert de mentor. Le pitch est prometteur, les idées narratives ne manquent pas et Ce joyeux désordre se déroule avec un certain rythme. Mais voilà, au fil des chapitres, la narration enchaîne raccourcis et incohérences. Petit à petit, la série s’enlise dans un imbroglio narratif dont personne ne sortira indemne. Les circonstances de leur naissance, qui devaient être le cœur du mystère, sont jetées à la figure des spectateurs afin de se consacrer à un autre mystère. Un problème de rythme qui s’accentue à mesure que les héros avancent vers leur fin. De nombreuses questions resteront sans réponse, tandis que d’autres connaîtront une issue plus que frustrante.

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Vous avez encore des questions ? Tant pis. © Netflix

À propos de la saison 4…

On passe rapidement de la romance improvisée et complètement incohérente entre Lila et Five, pour se concentrer sur le cœur du problème de cette saison… Si l’idée d’un sacrifice final n’est pas dénuée d’intérêt, d’autant qu’elle fait sens au vu du nombre d’apocalypses provoquées par nos héros, l’exécution est plus que discutable. La série a piétiné les avancées de Klaus, Viktor, Luther, Allison, Ben, Diego et Five et se contente de quelques lignes de dialogues peu inspirées pour résoudre tous les problèmes qu’elle avait créés quelques épisodes plus tôt. C’est foiré et la qualité de l’écriture n’est certainement pas à la hauteur. Après le générique de fin, qui joue la carte de l’émotion avec des plans volés aux décors, on serait tenté de dire queAcadémie des parapluies a souffert du chaos provoqué par la grève des acteurs et des scénaristes. Mais même cette explication ne peut sauver la lente agonie de cette série pourtant prometteuse, initiée avec une saison 3 qui ressemblait à matière d’invention de quatrième année B, option « je m’en fiche ». Le titre du quatrième épisode de cette saison semble plus que approprié, la purge… en effet.

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