Jamais une guerre n’a été analysée avec autant d’effets que celle qui frappe l’Ukraine depuis le 24 février 2022. Non pas dans le sens du déchaînement des passions générées par le conflit entre Israël et Gaza, mais d’une propension à prendre ses désirs pour réalité, « vœu pieux » dans la langue de Shakespeare.
La condamnation d’une guerre d’agression responsable de nombreux crimes de guerre est quasi unanime en Europe. Mais précisément parce que Kiev est du côté du droit et de la morale, la pensée magique privilégie le poids de la vertu plutôt que l’équilibre des pouvoirs. Elle conclut que l’Ukraine « peut et doit » gagner et que la Russie, son armée et son régime s’effondreront, le pays étant réduit à la Moscovie.