Ukraine : les Etats-Unis envoient des milliards d’aide, l’industrie de l’armement (et ses actionnaires) se frottent les mains

Une enveloppe obtenue grâce à un travail acharné. Mercredi 25 avril, le président américain Joe Biden a signé la loi autorisant un programme d’aide américain de 95 milliards de dollars en faveur du triptyque Ukraine, Israël et Taiwan. Un vote quasi historique, après huit mois d’un blocus acharné des républicains pro-Trump au Congrès, partisans d’une politique stricte. « L’Amérique d’abord ».

Les deux tiers de cette somme seront consacrés à l’achat de nouveaux équipements militaires pour les trois pays, ainsi qu’à l’augmentation de la production américaine. Ainsi, résume le Wall Street Journal, plus de 60 milliards de dollars du nouveau programme d’aide seront transformés en affaires commerciales internes lucratives au pays.

Des bénéfices de 6,9 ​​milliards de dollars pour Lockheed Martin

Car la décision américaine est une promesse vertigineuse de bénéfices pour l’industrie d’armement américaine, dopée par les conflits en cours. Jusqu’à présent, note le Wall Street Journal, les sociétés de défense et de sécurité Lockheed Martin (producteur du très célèbre et très dysfonctionnel F-35 Lightning II) et RTX ont été les principales bénéficiaires des 30 milliards de dollars de contrats fédéraux. alloués à l’approvisionnement de l’Ukraine et, ce faisant, à reconstituer les stocks d’armes américains. D’autres sous-traitants, dont General Dynamics et L3Harris, ont déclaré de solides ventes trimestrielles en avril.

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Ukraine – Russie : les avions militaires de la guerre

En 2023, sur l’ensemble de l’année, Lockheed a généré un bénéfice net de 6,9 ​​milliards de dollars américains (US$G), en forte hausse (+21%), rappelle Zonebourse.

Le PDG de Lockheed Martin, Jim Taiclet, a déclaré aux investisseurs de l’entreprise qu’il s’attendait à ce que les demandes de budget présidentiel pour l’exercice 2025 et les financements supplémentaires destinés à l’Ukraine, à Israël et à Taiwan constituent une base solide pour la croissance future de notre entreprise dans les années à venir.

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Oh, le phénomène des « profiteurs de guerre » n’a rien de nouveau sous le soleil. Déjà pendant la Première Guerre mondiale, le pamphlet La guerre est un racket du major-général Smedley Butler a critiqué les profits de guerre des entreprises américaines. Il explique notamment comment certaines entreprises et sociétés ont augmenté leurs revenus et bénéfices jusqu’à 1 700 %.

Les « profiteurs de guerre » et les rachats d’actions critiqués

Aujourd’hui, les entreprises de défense, notamment Lockheed Martin et RTX, ont utilisé les bénéfices générés par la guerre pour investir dans des rachats d’actions. Le processus leur permet d’augmenter leur part de capital et donc la gouvernance de leur entreprise, tout en augmentant les bénéfices par actionnaire restant.

Un processus lucratif, et très peu axé sur l’investissement, la recherche et le développement. Ainsi, détaille le Wall Street Journal, Lockheed et RTX ont racheté pour 19 milliards de dollars d’actions l’an dernier. Lockheed a racheté 1 milliard de dollars supplémentaires au premier trimestre, Northrop Grumman a racheté près de 350 millions de dollars et General Dynamics a acheté plus de 100 millions de dollars.

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Cette pratique a suscité de nombreuses critiques de la part de certains législateurs et responsables militaires aux États-Unis. Ainsi, un groupe de législateurs a appelé en mars à mettre un terme à « bénéfices de guerre ».

« Vous ne pouvez pas demander au contribuable américain de faire davantage d’investissements publics pendant que vous continuez à gonfler le cours de vos actions à travers des rachats d’actions, le report des investissements promis et d’autres manœuvres comptables »» a déclaré le secrétaire à la Marine, Carlos Del Toro, lors d’une conférence de l’industrie en janvier, selon Defensenews.