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UE : un sommet pour confirmer von der Leyen, tempête Orban – 27/06/2024 à 16:20

Les dirigeants allemands Olaf Scholz (à gauche), italien Giorgia Meloni (c) et hongrois Viktor Orban (d) au sommet de l’UE le 27 juin 2024 à Bruxelles (AFP / JOHN THYS)

Les dirigeants des Vingt-Sept se sont réunis jeudi pour valider un second mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne dans le cadre d’un accord sur les positions clés de l’UE qui a suscité la colère de l’Italienne Giorgia Meloni et du Hongrois Viktor Orban.

L’enjeu semble porté sur ces « hauts emplois » après l’accord conclu mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la « grande coalition » de la droite, des sociaux-démocrates et des centristes. , au lendemain des élections européennes du 6 au 9 juin.

« Les électeurs européens ont été trompés », a répondu le Premier ministre nationaliste hongrois à son arrivée au sommet. La droite « a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux. Nous ne soutenons pas cet accord honteux ! », a-t-il fulminé.

La chef du gouvernement ultraconservateur italien, Giorgia Meloni, exclue des négociations entre les trois groupes politiques, avait dénoncé la veille à Rome les agissements d’une « oligarchie ».

Ce sommet se tient trois jours avant les élections législatives anticipées en France, pour lesquelles le Rassemblement national (extrême droite) est largement en tête. Interrogé pour savoir si cette élection « jetait une ombre » sur l’UE, Viktor Orban a répondu au contraire qu’elle apportait un « rayon de soleil », estimant que « de grandes choses peuvent arriver (en France) dimanche ».

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet européen à Bruxelles le 27 juin 2024 (AFP / JOHN THYS)

Outre un second mandat de l’Allemande Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne, l’accord porte sur la désignation du socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil européen et de la centriste Kaja Kallas, Première ministre estonienne, au fonctions de chef de la diplomatie.

« Des surprises arrivent (…) il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », commente prudemment ce dernier.

Les trois noms seront soumis à tous les dirigeants qui devraient les approuver : l’écrasante majorité d’entre eux appartiennent à l’une de ces trois familles (droite, centre, sociaux-démocrates).

Le soutien de la leader italienne d’extrême droite n’est pas nécessaire, car l’unanimité n’est pas requise, mais politiquement sa voix compte.

« Nous espérons bien sûr que tout le monde soutienne cette proposition (…) les 27 sont tous d’égale importance », a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

– « Pas d’Europe sans Italie » –

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban répond aux questions des journalistes lors d’un sommet européen à Bruxelles, le 27 juin 2024 (AFP / JOHN THYS)

Les élections européennes du 9 juin ont été marquées par une progression de la droite radicale et d’extrême droite, notamment du groupe ECR de Mme Meloni, qui a pris la troisième place à la famille centriste d’Emmanuel Macron au Parlement européen.

Le dirigeant italien, à l’instar du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, exige que la répartition des postes les plus élevés de l’UE tienne compte de cette augmentation.

« Il y a une réalité politique après les élections européennes qui est celle du renouvellement de la coalition entre le PPE (droite), S&D (sociaux-démocrates) et Renew (centre), coalition à laquelle ECR n’appartient pas », a déclaré la présidence française. répond. Mais « personne n’est exclu », ajoute cette source, soulignant que des contacts ont lieu avec Mme Meloni.

« Il n’y a pas d’Europe sans l’Italie, et il n’y a pas de décision sans la Première ministre Giorgia Meloni, c’est une évidence », a assuré le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, du PPE.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer, issu de la même famille politique, a également jugé « important d’impliquer » Mme Meloni dans le processus de négociation, soulignant qu’elle avait « pris de nombreuses bonnes initiatives pour l’Union européenne et pour la sécurité de nos frontières extérieures ».

Sorti renforcé de ce scrutin, le leader de la troisième économie de l’UE entend peser davantage sur les choix du futur exécutif bruxellois. Rome revendique « au minimum » une vice-présidence de la Commission européenne, avec un « portefeuille important » pour influencer la politique industrielle et agricole, selon son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

Si elle est effectivement choisie par les dirigeants, Ursula von der Leyen devra encore être adoubée à la majorité absolue de 361 députés.

Devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 12 avril 2024 (AFP/Kenzo TRIBOUILLARD)

Dans une lettre envoyée à la veille du sommet aux dirigeants des 27, Mme von der Leyen s’est dite prête, dans le cadre d’un futur mandat, à examiner les solutions proposées par 15 pays de l’UE, dont l’Italie, pour externaliser le traitement des demandes d’asile dans des pays tiers, une manière de donner des assurances notamment à Giorgia Meloni.

Outre la présence européenne, le sommet a été l’occasion de signer un accord avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à Bruxelles, sur les « engagements sécuritaires » de l’UE envers Kiev. L’UE a officiellement entamé mardi les négociations d’adhésion avec l’Ukraine.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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