UBS en négociations pour racheter Credit Suisse, selon le FT

UBS, la première banque suisse, est en pourparlers pour le rachat total ou partiel de Credit Suisse, son rival en grande difficulté, avec la bénédiction expresse des autorités de régulation suisses, a indiqué vendredi le Financial Times.
UBS, la première banque suisse, est en pourparlers pour le rachat total ou partiel de Credit Suisse, son rival en grande difficulté, avec la bénédiction expresse des autorités de régulation suisses, a affirmé ce vendredi 17 mars le Financial Times (FT).
Les régulateurs suisses – la banque centrale (BNS) et l’organisme de surveillance des marchés financiers (Finma) – ont déclaré à leurs collègues américains et britanniques que le rachat par UBS était « leur plan A » pour enrayer la crise de confiance dont souffre le Credit Suisse, écrit le FT, citant une source anonyme au courant des pourparlers.
La banque centrale suisse « veut une solution simple avant l’ouverture des marchés lundi », assure le quotidien économique, qui reconnaît qu’il n’est pas certain qu’un accord puisse être trouvé.
UBS veut évaluer les risques qu’une prise de contrôle totale ou partielle de son rival pourrait faire peser sur sa propre entreprise, a déclaré une autre source anonyme au FT.
Sans commentaires
Interrogée par l’AFP, la BNS a répondu qu’elle « ne commente pas » tout comme le Credit Suisse. UBS et Finma n’ont pas immédiatement répondu aux demandes.
Le Credit Suisse est dans la tourmente depuis deux ans, mais les choses se sont accélérées mercredi lorsque des investisseurs – ébranlés par la faillite de Silicon Valley Bank aux Etats-Unis – ont vendu des actions de la deuxième plus grande banque suisse.
Le Credit Suisse est considéré comme un maillon faible du secteur bancaire depuis une série de scandales et un plan de restructuration qui peine à convaincre.
En fin de journée mercredi, la capitalisation boursière de la banque zurichoise était inférieure à 7 milliards de francs suisses, une somme dérisoire pour l’une des 30 banques du monde jugées trop grosses pour les laisser faire faillite.
Mercredi soir, après être restée silencieuse toute la journée, la banque centrale suisse a offert un soutien verbal et offert des liquidités.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Credit Suisse lui a emprunté 53 milliards de francs suisses pour se donner un nouveau souffle et avancer dans sa restructuration.
Pour la BNS, il s’agissait de rassurer les marchés du monde entier.
Cela a fonctionné pendant un certain temps, mais le titre a chuté de plus de 8 % vendredi.
Cette banque fondée en 1865, qui fut un acteur clé du miracle économique suisse, ne vaut que 8 milliards de francs suisses en bourse, quand UBS en vaut 56,6 milliards.
Hypothèse fréquente
L’hypothèse d’un rachat de Credit Suisse par une banque avait également été évoquée par les analystes de JP Morgan cette semaine, « avec UBS comme option potentielle ».
Compte tenu du poids que cette fusion conférerait aux deux banques, ils imaginent que la succursale suisse du Credit Suisse, qui comprend la banque de détail et les prêts aux PME, pourrait être cotée en bourse ou scindée.
Avec son action qui s’est effondrée mercredi à un plus bas historique de 1,55 franc suisse, la capitalisation boursière du Credit Suisse a fondu, faisant potentiellement de la banque une proie facile à absorber.
L’idée d’une fusion des deux plus grandes banques suisses resurgit régulièrement, mais est généralement écartée en raison de problèmes de concurrence et des risques pour la stabilité du système financier suisse compte tenu du poids qu’une fusion leur donnerait.
Quant à UBS, elle a mis plusieurs années à se remettre de sa grave crise de 2008, et il n’est pas sûr qu’elle veuille se lancer dans une nouvelle restructuration maintenant qu’elle commence à récolter les fruits de ses efforts.