Uber détaille son plan pour les JO de Paris
Le géant américain des VTC compte mobiliser davantage de chauffeurs cet été pour répondre à une forte demande, mais promet de contenir la flambée des prix. Et entend également offrir de nouvelles expériences à ses utilisateurs.
Le géant américain du VTC se tient sur la ligne de départ de Paris 2024. Ce mardi, lors d’une conférence de presse, Uber a détaillé son plan pour l’été 2024 en France. Une période particulière, selon la directrice générale du groupe en France, Laureline Serieys, qui indique que l’entreprise va investir « bien plus qu’un été normal » apprécier. Et offrir, au passage, à ses utilisateurs la possibilité de participer à de nouvelles expériences.
Connu des touristes internationaux, Uber entend profiter de l’arrivée massive de visiteurs et compléter un réseau de transports en commun très sollicité. Pour se mettre en ordre de bataille, le groupe s’est battu, sans succès, auprès des autorités, pour que ses chauffeurs aient accès aux 185 km de voies réservées olympiques sur des routes comme l’A1 ou le périphérique, comme les taxis. Une demande refusée, « de respecter la contrainte du CIO en matière de temps de parcours sur voies réservées », regrette le patron. En guise de consolation, les VTC pourront circuler à l’intérieur des trois périmètres de sécurité des sites olympiques : les bleus et rouges, pour récupérer ou déposer un client, et les gris, pour les VTC déposant les personnes à mobilité réduite. « En cas de contrôle, le conducteur devra présenter ses papiers en règle »précise Laureline Serieys, qui indique que les contrôles, à ce stade, ne doivent pas être systématiques mais fréquents.
L’entreprise, qui s’attend à une hausse de la demande, a pris des mesures pour attirer davantage de conducteurs dans la capitale et renforcer son offre. « 90 % nous disent qu’ils resteront à Paris cet été », à profiter des Jeux, contre 65 % en temps normal, chiffre le dirigeant. De même, 28 % des chauffeurs Uber habituellement basés en dehors de Paris déclarent vouloir s’y rendre pendant les Jeux pour travailler, apportant ainsi une main d’œuvre bienvenue dans la capitale. De la « bonus » peut aller jusqu’à « plusieurs centaines d’euros sur la période » sera proposé à ces professionnels, à titre incitatif, s’ils sont originaires d’une ville proche de Paris où l’activité estivale est moindre, comme Lille. De même, des incitations seront mises en place pour guider les conducteurs vers « Zones critiques ». Par exemple, lorsque Paris sera coupé en deux, le soir de la cérémonie d’ouverture, ceux-ci seront proposés dans le nord et le sud de la ville, pour « donner envie aux conducteurs de s’étaler » entre les deux zones.
Uber mettra également à jour quotidiennement son outil GPS, pendant les Jeux, pour tenir compte des restrictions de circulation et des fermetures de routes, afin de « que les déplacements soient les plus efficaces possibles ». Une modification particulièrement utile lors des marathons ou de la cérémonie d’ouverture. Le groupe a également obtenu une réduction du prix que doivent payer les conducteurs pour accéder aux parkings professionnels des aéroports, de 290 euros par an à 70 euros. Une manière d’y attirer davantage de voitures.
Limiter la flambée des prix
Côté passagers, le groupe américain met l’accent sur une hausse contenue des prix pendant la compétition. Malgré les millions de visiteurs attendus, l’inflation sera limitée à « 10 à 15 % », assure Laureline Serieys : la tarification dynamique, qui permet à Uber d’augmenter ses tarifs à proximité des lieux à forte demande, sera ainsi compensée par un ensemble de promotions et de réductions. Par exemple, UberX Share, qui permet de limiter le prix de la course en la partageant, « sera en promotion permanente », y compris jusqu’à -30%, sur les sites concurrents. Les jours de pic de pollution, les prix des vélos Uber Green, UberX Share et Lime seront réduits de 50 %, pour encourager les clients à profiter de ces offres plus vertes. De même, les tarifs des trajets vers et depuis les aéroports et gares parisiens seront réduits de 10 %. « Nous voulons rester une plateforme accessible »résume le manager.
Entre autres innovations pour améliorer l’expérience utilisateur, Uber ajoutera cet été des photos dans son application pour guider « pas à pas » clients, dans les gares et aéroports parisiens, vers les lieux de retrait. Une manière d’éviter de longs et frustrants échanges avec un chauffeur. Les personnes à mobilité réduite pourront également bénéficier d’une flotte quadruplée de véhicules capables de les transporter. Un engagement salué par le réalisateur, dont l’entreprise devient partenaire officiel de la Fédération Française Handisport. De même, Uber s’associe à la Croix-Rouge, et propose 1 500 trajets gratuits puis 3 000 à moitié prix pour ses bénévoles sollicités lors des Jeux. « C’est un partenariat extrêmement important pour qu’ils restent engagés et puissent revenir sur d’autres aspects des Jeux Olympiques »salue le directeur des urgences et des opérations de l’organisme, Florent Vallée.
« Bulles » et croisières
Durant la période estivale, le groupe proposera également deux nouvelles expériences à ses utilisateurs. Le premier, « Bulles Uber », permettra à quatre personnes de réserver une excursion en Tesla à Épernay puis à Reims, de déguster les champagnes Perrier-Jouët et GH Mumm puis d’y déjeuner, pour 200 euros au total. La deuxième, «Croisière Uber», consistera en une balade en bateau électrique, avec skipper, sur la Seine. Un service gratuit, organisé avec Click & boat, de mi-juillet à début août.
Ces appareils, qui représentent un investissement pour la plateforme, seront remboursés par les hausses de prix attendues et la forte demande. A terme, ils devraient lui permettre d’attirer de nouveaux clients, issus par exemple de petites villes de province. « C’est une période où de nombreuses personnes vont découvrir l’application, il est donc important d’investir dans la qualité de l’expérience », explique Laureline Serieys. L’entreprise restera soumise aux directives des autorités, et mettra à jour ses cartes et outils selon les instructions de la préfecture. Reste désormais à savoir si la circulation à Paris ne se transformera pas cet été en cauchemar pour les usagers de la route. « On ne connaît pas les effets des Jeux sur la congestion »» reconnaît le patron, résolument optimiste.