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Divertissement

derrière l’affaire, la relation ambiguë entre la Macronie et le groupe Bolloré

Vincent Bolloré, photographié en marge de son audition par la commission d'enquête sur TNT le 13 mars (illustration)
ALAIN JOCARD / AFP Vincent Bolloré, photographié en marge de son audition par la commission d’enquête sur TNT le 13 mars (illustration)

ALAIN JOCARD / AFP

Vincent Bolloré, photographié en marge de son audition par la commission d’enquête sur TNT le 13 mars (illustration)

POLITIQUE –  » La majorité ne déteste ni n’aime le groupe Bolloré « . Il y a une semaine jour pour jour à Avis, Quentin Bataillon, député Renaissance et président de la commission d’enquête sur la TNT, a salué une position d’équilibre à l’égard du groupe audiovisuel, à orientation (très) réactionnaire, construite par le milliardaire breton. Pourtant, le soupçon de complaisance à l’égard de ce complexe médiatique régulièrement sanctionné par l’Arcom, se profilait déjà.

En cause, comme le rappelle Le monde, une volonté à Renaissance d’épargner CNews et C8, alors que la France insoumise considérait cette commission d’enquête comme une arme anti-Bolloré. Comme si, pour se démarquer de la croisade médiatique menée par LFI, il fallait prendre le parti du camp adverse.

Illustration avec Fabienne Colboc, vice-présidente Renaissance de la commission d’enquête sur TNT. Sur le plateau de TPMP mercredi 27 mars, elle rassure Cyril Hanouna sur l’objectif des travaux : « Il ne faut pas que ce soit un règlement de comptes ». Au milieu des insultes prononcées contre Yann Barthès, et des accusations contre Tous les jours prononcé par son collègue RN Thomas Ménage assis à côté d’elle, l’élu d’Indre-et-Loire ne dis pas un mot.

« En pleine connivence »

Une semaine plus tard sur le même plateau, Quentin Bataillon va plus loin, malgré le devoir de réserve auquel on l’imagine obligé. Non seulement il donne l’impression de choisir son camp en dénonçant devant Cyril Hanouna l’attitude » arrogant » du présentateur de Tous les joursmais il va jusqu’à féliciter le programme C8, malgré les multiples condamnations qu’il a reçues de l’Arcom.

 » Il n’est pas allé à C8 par hasard. Il sait ce qu’il fait. Cela s’inscrit dans la logique de rapprochement entre la Macronie et les médias Bolloré. », observe pour HuffPost l’historien spécialiste des médias Alexis Lévrier, qui estime que l’élu ligérien, « piégé par l’appareil », était sur le plateau « en pleine connivence avec Cyril Hanouna, pour s’en prendre à la fois à Yann Barthès et à Arcom « .

Ce qui n’est pas anodin, puisque le député Renaissance apporte ici son crédit politique de président d’une commission d’enquête à la dénonciation d’un organisme censé appliquer la loi.  » Il enlève toute légitimité à Arcom, parlant de logique de dénonciation », déplore encore notre interlocuteur qui s’interroge sur la position de la Macronie à l’égard du groupe Bolloré qui, en plus d’opérer une extrême droite des débats, œuvre pour un système médiatique qui remet en cause jusqu’au Conseil d’État.

Preuve de cette volonté de ne pas froisser l’empire bolloréen, Quentin Bataillon était initialement censé assurer le service après-vente de son dérapage TPMP ce jeudi 4 avril sur le plateau de Sonia Mabrouk sur CNews, avant d’être remplacé au pied levé. par son collègue Karl Olive, premier député Renaissance à avoir bravé l’interdiction de parole dans le JDD après sa prise de pouvoir musclée par Vincent Bolloré. Au moment de ce rachat, qui a provoqué une grève sans précédent et le départ de la grande majorité des journalistes du titre, la Macronie avait déjà du mal à se positionner clairement.

Dati, Le Maire, Darmanin, Macron…

 » Premièrement, certains ne veulent pas donner l’impression de s’immiscer dans les affaires de presse. Mais surtout, ils ne veulent pas se couper de ces médias pour leurs interventions.» déchiffré avec le HuffPost un conseiller ministériel, décrivant un système où le besoin de visibilité justifierait une attitude bienveillante envers un groupe de médias régulièrement pointé du doigt pour « fausses nouvelles » et ses débordements xénophobes. Le manque de solidarité avec les anciens ministres Pap Ndiaye et Rima Abdul Malak, qui critiquaient ouvertement les chaînes de Vincent Bolloré, témoigne aussi de cette ambivalence macroniste.

A l’image de l’attitude de la députée du Nord Violette Spillebout qui, le 27 juin, a apporté son soutien aux grévistes du JDDse retrouver fin janvier à donner une interview à l’hebdomadaire désormais dirigé par Geoffroy Lejeune, ancien directeur de Vvaleurs actuelles. Même ambiguïté concernant les exécutifs majoritaires. Alors que la position du groupe Renaissance à l’Assemblée était d’éviter l’hebdomadaire, les lecteurs du premier numéro de la version Bolloré du JDD ont pu découvrir un entretien avec la secrétaire d’État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui avait a été avalisée par l’Élysée.

Depuis, Rachida Dati, Sébastien Lecornu, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou encore Emmanuel Macron ont accordé des interviews à JDDle tout publié dans « un  » du Journal. Geoffroy Lejeune s’en réjouit, au point de moquer la position initiale exprimée par le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard, après l’entretien avec Emmanuel Macron.

Sans surprise, cette relation équivoque offre un angle d’attaque qui ravit la gauche. Sur le réseau socialele député vert Benjamin Lucas s’amuse, sur le modèle d’une série Netflix, du  » romance en plusieurs épisodes » entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré. Une relation qui n’est pas sans risques, puisque c’est en reprenant un  » fausses nouvelles » diffusé sur TPMP (à propos de propos qui auraient été tronqués par Complément d’enquête) que le chef de l’Etat s’est précipité au secours de Gérard Depardieu en C à toiau prix d’une intense polémique.

Proche HuffPostun communicant macroniste tente d’apporter une explication : « il s’agit peut-être d’éviter une guerre ouverte et frontale. Et après, il y a probablement des gens qui se laissent convaincre par le discours, et d’autres qui se disent que c’est un canal pour parler à une certaine France, ce qui n’est pas faux. « . Et tant pis si cela fait le jeu d’une galaxie médiatique qui, en plus de beaucoup méconnaître les règles fixées par le législateur, distille un discours d’extrême droite que la Macronie était pourtant censée combattre.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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