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Turkish Airlines écrase Air France-KLM, Lufthansa et IAG, ses rivaux européens

Turkish Airlines écrase Air France-KLM, Lufthansa et IAG, ses rivaux européens

Les grandes compagnies aériennes européennes ont vraiment de quoi s’inquiéter à la lecture des résultats 2023 de Turkish Airlines. Alors que Lufthansa, Air France-KLM et IAG se réjouissaient d’avoir toutes trois généré des bénéfices records l’an dernier, la compagnie turque a écrasé la concurrence, avec des résultats stratosphériques.

Le bénéfice net de Turkish Airlines a plus que doublé d’une année sur l’autre, atteignant 6 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 20,94 milliards de dollars. Cela représente une marge nette de 28,8 %. A comparer aux 2,65 milliards d’euros de bénéfice net et 9% de marge d’IAG, le plus rentable des trois grands groupes européens, aux 1,7 milliards d’euros et 4,8% de marge du groupe Lufthansa et aux 934 millions d’euros et 3,1% de marge d’Air. France-KLM.

Rentabilité record

Ce résultat net n’aurait certainement pas été aussi élevé sans une réduction d’impôts d’environ 3 milliards de la part de l’État turc. Cependant, avec un bénéfice opérationnel de 2,91 milliards de dollars, soit une marge de 13,8%, Turkish Airlines reste largement devant IAG (11,9% de marge opérationnelle), Lufthansa (7,6%) et Air France-KLM (5,7%), en termes de rentabilité.

La compagnie turque peut aussi se targuer d’être devenue la première compagnie « en réseau » (celles dont l’activité s’articule autour d’un hub) dans le ciel européen en nombre de vols (1 443 par jour en moyenne en 2023), dont les trois quarts au départ ou à destination de l’Europe, devant Lufthansa (1 134), Air France (991), KLM (789) et British Airways (789). Seules Ryanair et Easyjet opèrent davantage de vols en Europe.

Le plus grand hub d’Europe

Turkish Airlines est aussi celle qui dessert le plus grand nombre de pays : 129 contre 120 pour Air France-KLM et 102 pour le groupe Lufthansa. Et le succès de Turkish Airlines est aussi celui de l’aéroport international d’Istanbul, devenu le plus actif d’Europe, en nombre de vols et de destinations, devant Amsterdam, Londres-Heathrow et Paris-CDG, cinq ans seulement après son inauguration. .

La seule partie du jeu dans laquelle les entreprises européennes conservent l’avantage est celle du nombre de passagers, grâce au marché intérieur européen. Mais là aussi, l’écart est sur le point de se combler. Avec 83,4 millions de passagers en 2023, dont 53 millions à l’international, Turkish Airlines n’est pas loin d’Air France-KLM (93,5 millions de passagers). Son ambition est de devenir la première compagnie aérienne internationale d’ici 2033, avec 170 millions de passagers et une flotte de 800 avions, contre 440 aujourd’hui. Une ambition illustrée par la commande de 220 Airbus en décembre dernier.

Air France-KLM et Lufthansa s’alarment

De quoi expliquer les avertissements répétés du patron d’Air France-KLM, Benjamin Smith, et de celui de Lufthansa, Carsten Spohr, face à la montée en puissance de Turkish Airlines. Tous deux se plaignent de ne pas pouvoir lutter à armes égales avec une entreprise turque fermement soutenue par son gouvernement et qui bénéficie d’un accord de ciel ouvert avec plusieurs pays européens, sans avoir à supporter les mêmes impôts et les mêmes contraintes que ses concurrents. Européens, notamment en matière environnementale.

« Si les compagnies aériennes européennes n’ont pas la possibilité de jouer à armes égales avec leurs concurrentes non européennes, c’est la souveraineté des pays européens qui risque d’en souffrir », soulignait encore récemment Benjamin Smith, au sujet de l’obligation pour les compagnies européennes d’acheter. un pourcentage croissant de carburants d’aviation durables. Une obligation qui ne s’applique pas à Turkish Airlines et qui pourrait représenter, à elle seule, un surcoût de 110 euros sur un billet aller-retour Nice-Singapour, selon que le passager transite via Roissy-CDG ou Istanbul.

Un surcoût moyen de 200 euros par billet

Selon le patron de Lufthansa, le différentiel de coût moyen entre un vol international via un hub européen majeur et un aéroport non européen atteindrait déjà 200 euros, à cause des taxes. Ce qui pourrait déjà suffire à convaincre la majorité des passagers de passer par Istanbul, plutôt que Francfort, Munich, Paris ou Londres.

D’autant que ce n’est pas le seul avantage d’Istanbul et de Turkish Airlines. Outre un tout nouvel aéroport gigantesque, sa position géographique entre l’Europe et l’Asie permet à la Turquie de desservir des villes secondaires des deux continents avec des monocouloirs moyen-courriers comme l’Airbus A320, moins chers que les gros-porteurs long-courriers. -des coursiers. Contrairement à ses concurrents européens, il peut toujours survoler la Russie. Et contrairement à ses concurrentes du Golfe, Turkish Airlines peut aussi compter sur l’immense marché intérieur turc, en hausse de 23,5% l’an dernier, malgré une économie en crise.

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