Deux études dont les résultats ont été publiés ce mardi 8 octobre permettent de quantifier précisément les grandes causes de décès en France pour l’année 2022.
En tête se trouvent les tumeurs, suivies par les maladies cardiovasculaires.
Pour la première fois depuis 2020, le Covid-19 est en baisse comme cause de décès.
Le Département de recherche, d’études et d’évaluation des statistiques (DREES), le Centre Inserm d’épidémiologie des causes médicales de décès (CépiDc-Inserm), ainsi que Santé Publique France (SPF), ont analysé « Causes médicales de décès des résidents et décès en France en 2022 ». C’est le résultat de deux études complémentaires, réalisées à partir de l’analyse des sections médicales des actes de décès.
Justement, 673 190 personnes sont mortes sur le territoire français en 2022, soit plus que pour les années 2020 et 2021, alors qu’elles ont été bien plus touchées par l’épidémie de Covid-19. Ces gens «sont, en moyenne, plus âgés qu’en 2021»notent les auteurs des études. Le taux de mortalité standardisé (établi en tenant compte du vieillissement de la population) est cependant stable par rapport à l’année précédente.
Les tumeurs, première cause de décès
Les tumeurs cancéreuses sont responsables d’un quart des décès recensés en France en 2022 (25,5%). La mortalité tumorale poursuit cependant sa tendance à la baisse, notent les deux études, « mais se stabilise chez les femmes ».
Maladies cardio-neurovasculaires
Elles constituent la deuxième grande cause de décès recensée en France en 2022. Les maladies cardio-neurovasculaires, dont l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux ou l’insuffisance cardiaque, sont à l’origine d’un cinquième des décès (20,8 %). Celles-ci concernent majoritairement les personnes âgées : ces pathologies sont les principales causes de décès au-delà de 85 ans. Cette mortalité est supérieure, quelle que soit la population concernée, à ce que laissait présager la poursuite des tendances enregistrées avant l’épidémie de Covid-19.
Selon de premières estimations à confirmer, les décès par cancer et maladies cardio-neurovasculaires auraient légèrement diminué l’année suivante, en 2023.
Maladies respiratoires et Covid-19
Les pathologies liées au système respiratoire, hors Covid-19, ont « fortement progressé » en 2022, pour atteindre 6,7 % des décès, troisième cause de décès en France, à un niveau plus proche de celui d’avant l’épidémie. La moitié des décès dus à ces pathologies concernent des personnes âgées de 86 ans ou plus. Les études utilisées mentionnent la grippe et le virus respiratoire syncytial comme causes probables de cette augmentation.
En revanche, le nombre de victimes du Covid-19 a diminué de près d’un tiers, reléguant ce virus au cinquième rang des causes de décès en France. Un déclin que les scientifiques expliquent principalement par une meilleure immunité collective, et qui serait confirmé par les premières estimations pour l’année 2023.
Accidents
Quasiment à égalité avec les maladies respiratoires dans les causes de décès en 2022, on retrouve les « causes externes » : 6,7% des décès. Ils représentent même la deuxième cause de décès chez les moins de 65 ans, après le cancer. Ce niveau de mortalité est supérieur à ce que suggéraient les tendances enregistrées avant la crise sanitaire due au Covid-19. Parmi les causes externes, les accidents augmentent dans toutes les tranches d’âge, mais particulièrement chez les plus de 85 ans, sujets aux chutes et aux accidents domestiques. Le nombre d’accidents de transport augmente également, mais sans atteindre le niveau d’avant l’épidémie.
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D’autres causes de décès se multiplient, comme les maladies endocriniennes ou celles du système digestif. Il s’agit d’un renversement de tendance par rapport à celle qu’ils connaissaient avant le début de la crise sanitaire en 2020. Les études notent également que la part des décès survenant dans les établissements publics de santé diminue, alors qu’elle augmente à domicile. et dans les maisons de retraite.