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« tu te dis que tout est foutu ! », la détresse des victimes des crues à répétition

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Écrit par Auberi Verne

Plusieurs rivières ont encore débordé ce lundi 1er avril, après les fortes pluies qui se sont abattues sur la Bourgogne. Une fois de trop pour les sinistrés, qui ont connu, en trois semaines, deux épisodes d’inondations majeurs.

La Bourgogne à nouveau sous les eaux. Les pluies torrentielles qui ont frappé la région ces derniers jours ont fait déborder plusieurs rivières, dont l’Armançon et l’Arroux. Les dégâts matériels sont déjà importants… tout comme le désarroi des sinistrés, pour certains victimes de deux inondations en l’espace de trois semaines.

C’est le cas par exemple de Jérôme, habitant d’Autun (Saône-et-Loire). Lorsque nous entrons dans son garage, il nous montre la marque laissée par la montée des eaux sur les blocs de béton du mur : « c’est monté là, presque un mètre, la dernière fois« . Si le même niveau n’a pas été atteint cette fois, le « En avoir marre« , il n’a pas diminué.

Il me reste 6-7 ans pour payer la maison, puis je pensais pouvoir payer tranquillement les études de ma fille, la laisser faire ce qu’elle veut… mais on se rend compte qu’on n’y arrivera pas !

Jérôme,

un habitant d’Autun victime des inondations de mars et avril 2024

Trois semaines plus tôt, l’Autunois avait déjà dû se séparer d’une partie de ses biens, détruits par les eaux : son frigo, son congélateur et même sa voiture. « Tu achètes une maison, tu te dis que tu vas pouvoir finir de la payer… et puis ce genre d’évènement arrive et en fait tu te dis que tout est foutu« , poursuit-il en cachant à peine son émotion. « Nous avons déjà fait une déclaration à l’assurance il y a trois semaines, l’expert n’est même pas encore venu ! Nous ne savons plus quoi faire.« 

Un sentiment d’impuissance partagé par le maire (MoDem) de la ville, Vincent Chauvet, venu sur place constater les dégâts. « Il faut certes étudier des mesures de prévention, peut-être de nouvelles digues, mais quoi qu’on fasse, quand on a des crues aussi brusques avec un ruisseau qui se transforme en torrent, il n’y a plus grand chose à faire. FAIRE« , il soupire.

Même son de cloche une quinzaine de kilomètres plus loin, à Étang-sur-Arroux, où l’Arroux est à nouveau sorti de son lit. « Nous soumettrons à nouveau un nouveau dossier de reconnaissance de catastrophe naturelle« , précise Dominique Commeau, le maire (sans étiquette). « La dernière fois, seuls trois ou quatre foyers étaient touchés, mais désormais, ce sera beaucoup plus.« 

« C’est une catastrophe« , résume Nathalie, une habitante du quartier. « Le garage est inondé, ça débouche directement dans le jardin… mes voisins qui sont âgés ont de l’eau dans les caves, et ça monte jusqu’à 15 centimètres dans la maison.« Pour elle, qui vient chaque été en ville pour passer l’été, cette crue de la rivière est »jamais vu depuis 40 ans« . »Ayant vécu ici depuis 70 ans, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant d’eau.« , ajoute le maire.

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À Aisy-sur-Armançon (Yonne), il faut aussi remonter plusieurs décennies en arrière pour retrouver des crues aussi importantes. « Là, l’eau est à peu près au même niveau qu’en 1998« , relate Roland Burgraf, ancien maire de la commune, rencontré en fin d’après-midi le 1er avril. « Les gens ont été évacués à bord de bateaux par les pompiers. Certains m’ont dit qu’ils avaient de l’eau jusqu’au nombril !« 

Et pour cause, Armançon a été placé en alerte rouge par le site gouvernemental Vigicrues peu après midi. Des inondations se sont produites tout au long de son parcours : aussi bien dans l’Yonne, mais aussi en Côte-d’Or, notamment à Semur-en-Auxois. « Nous avons essayé d’obtenir tout ce que nous pouvions, mais nous ne pensions pas du tout arriver à ce niveau.« , indique Brigitte, une habitante. « Tout le sous-sol est sous l’eau, la chaudière, le congélateur, les meubles…« 

Je n’ai jamais connu ce niveau, et mon père qui avait 102 ans avant de décéder il y a deux mois n’a jamais connu cela non plus.

Brigitte,

habitant Semur-en-Auxois

A l’heure où nous écrivons ces lignes, seuls deux départements en France sont encore placés en alerte rouge aux crues : l’Yonne et la Côte-d’Or. La Saône-et-Loire est en orange, et la Nièvre en jaune.

Cammile Bussière

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