Tsahal mène de nouvelles frappes à Rafah
MISE À JOUR SUR LA SITUATION – Malgré la condamnation internationale après le bombardement d’un camp de personnes déplacées qui a fait 45 morts, les frappes se sont poursuivies jusque dans la nuit. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence ce mardi après-midi à la demande de l’Algérie.
La communauté internationale a fermement condamné une frappe de l’armée israélienne à Rafah dimanche soir, qui a fait 45 morts et 249 blessés dans un camp de personnes déplacées. Israël a toutefois poursuivi ses frappes dans la zone dans la nuit de lundi à mardi. L’Espagne, l’Irlande et la Norvège reconnaîtront l’État de Palestine ce mardi, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence ce mardi après-midi. Le Figaro fait le point sur la situation.
Nouvelles grèves à Rafah dans la nuit de lundi à mardi
Israël multiplie mardi les frappes sur Rafah malgré les condamnations de ses bombardements meurtriers par la communauté internationale contre un camp de déplacés local. Sur le terrain, les équipes de l’AFP à Rafah ont fait état mardi matin de frappes aériennes et de tirs d’armes à feu dans le centre et l’ouest de Rafah, ville de la pointe sud de la bande de Gaza où l’armée a débuté début mai une opération terrestre.
Émotion internationale après une grève à Rafah qui a fait 45 morts dimanche soir
Ces nouveaux attentats font suite à une vague internationale de condamnation d’une frappe à Rafah, qui a fait dimanche soir 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza, et incendié des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés. camp de personnes. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a regretté « un tragique accident ». L’armée israélienne a déclaré qu’elle enquêtait sur la mort de victimes civiles après avoir initialement déclaré avoir ciblé deux hauts responsables du Hamas avec des armes à feu. « munitions précises ». « Bouleversé »Washington a appelé son allié israélien à « prendre toutes les précautions pour protéger les civils ». Le Canada s’est dit « horrifié » et le président français Emmanuel Macron « indigne ».
Réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira d’urgence mardi après-midi. Cette réunion à huis clos a été demandée par l’Algérie, membre non permanent du Conseil, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP. L’ONU a demandé une enquête « complet et transparent » sur le bombardement de Rafah. « Je condamne les actions d’Israël qui ont tué de nombreux civils innocents qui cherchaient simplement à se protéger de ce conflit meurtrier. Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Ces horreurs doivent cesser »a déclaré pour sa part le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Environ 10 000 personnes à Paris pour dénoncer les derniers attentats de Rafah
Environ 10 000 personnes se sont rassemblées près de l’ambassade d’Israël à Paris pour dénoncer les attentats. Une foule compacte s’est rassemblée en fin d’après-midi à quelques centaines de mètres de l’ambassade israélienne sous les cris de « Nous sommes tous des enfants de Gaza », « Vive la lutte du peuple palestinien », «Libérez Gaza»ou « Gaza, Paris est avec toi ».
Des drapeaux palestiniens ont été brandis par la foule, les participants portant des keffiehs et des pancartes indiquant : « Nous ne tuons pas un enfant, qu’il soit juif ou palestinien : arrêtez les bombardements, libérez la Palestine » ou « Rafah, Gaza, nous sommes avec toi ».
Reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège
Madrid, Dublin et Oslo reconnaîtront formellement l’État de Palestine mardi, une décision provoquant la fureur d’Israël qui y voit un « prix » décerné au Hamas en pleine guerre dans la bande de Gaza.
« La reconnaissance de l’État de Palestine est une question de justice pour le peuple palestinien »a insisté le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, lundi à Bruxelles, aux côtés de ses homologues irlandais et norvégien.
Ces trois pays européens – dont deux sont membres de l’UE (Espagne et Irlande) – veulent croire que leur initiative a une portée symbolique forte, capable d’amener d’autres États à les rejoindre. Si la Slovénie reconnaît elle aussi bientôt l’État de Palestine, la question suscitera de profondes divergences au sein de l’UE.
Comprenant l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, l’État de Palestine est reconnu par 145 pays sur les 193 États membres de l’ONU, selon un décompte de l’Autorité palestinienne. Sont absents de cette liste la plupart des pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, l’Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud. Jusqu’à présent, la Suède était le seul pays de l’UE à l’avoir reconnu en 2014, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et Chypre l’ayant fait avant de rejoindre le bloc.