Trump « très fier », la gauche française cible un « monstre populiste » – Libération

Au lendemain du séisme de l’élection présidentielle argentine, remportée en grande partie par l’économiste ultralibéral Javier Milei, le monde politique a oscillé lundi 20 novembre entre parallèles avec Trump et Bolsonaro, félicitations polies et silence radio. La victoire de « rockeur nauséeux », climato-sceptique et anti-avortement, qui veut « décapiter avec une tronçonneuse » Le système social argentin a cependant été chaleureusement salué par Donald Trump et Jair Bolsonaro, l’ancien président du Brésil.
En France, c’est surtout la gauche, insoumise et écologiste en tête, qui s’est émue de la victoire de Milei sur le ministre de l’Economie Sergio Massa. Sur X (anciennement Twitter), la députée parisienne Danielle Simonnet (LFI) a qualifié ce matin de « catastrophe » l’élection d’un « ultra-libéral réactionnaire », symbole selon elle d’un « alliance droite-extrême droite ». Son collègue insoumis de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé estimé qu’en « En attendant des lundis matins meilleurs, les Argentins restent un peuple formidable. » Partager une vidéo de Javier Milei brandissant une tronçonneuse, dont il a fait un symbole annonçant son intention de réduire les budgets de l’État, la députée Clémentine Autain l’a exprimée « soutien aux Argentins qui lui résisteront ».
Toujours surL’eurodéputée Verte Karima Delli a affirmé que «Les Trump et Bolsonaro ont envahi», et souhaité « courage » aux Argentins. Cibler d’abord les «coiffure improbable de la nouvelle présidente, la députée Sandrine Rousseau (EE-LV) dénoncé UN « ultra-libéral » « mascu (masculiniste) comme voulu ». Enfin, le sénateur et ancien candidat des Verts à l’élection présidentielle Yannick Jadot a soutenu que « L’extrême droite internationale a produit son pire monstre politique. »
L’internationale d’extrême droite a produit son pire monstre politique, Javier Milei : l’ultralibéralisme pour échapper aux ravages sociaux du libéralisme, le climato-scepticisme face au changement climatique… le négationnisme comme projet. #chaos https://t.co/hixrLpxMgj
-Yannick Jadot (@yjadot) 20 novembre 2023
Côté socialiste, le sénateur du Val-d’Oise Rachid Temal visé « ceux qui pensent que le pire n’arrive jamais ». Alors qu’Emmanuel Macron n’a encore publié aucun communiqué, le commissaire européen chargé du marché intérieur, le Français Thierry Breton, a déclaré sur Infos France Ce matin : « Nous allons voir ce qui se passe. Le populisme va et vient, ça ne dure pas très longtemps.» A droite et à l’extrême droite, personne ne semble pressé de prendre la parole pour analyser ce résultat, même l’ambitieux maire de Cannes David Lisnard, bien que très inspiré par les théories libertaires. Au niveau continental, le président du Conseil européen, Charles Michel, a appelé à «continuer la coopération» avec l’Argentine.
Du côté du Fonds monétaire international (FMI), la directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva, a félicité Javier Milei surajoutant qu’elle espérait pouvoir « collaborer étroitement » avec lui, pour « protéger la stabilité macroéconomique et renforcer la croissance inclusive pour tous les Argentins. » L’Argentine, qui bénéficie – de loin – du plan d’aide le plus important du FMI, traverse sa pire crise économique depuis plus de 20 ans.
Trump et Bolsonaro félicitent Javier Milei
Sur le plan international, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souhaité (sur X) « bonne chance et succès » au nouveau gouvernement du voisin argentin, sans citer le nom de Javier Milei, qui avait qualifié Lula de « communiste corrompu ». L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022) de son côté félicité le nouveau président, estimant que « l’espoir brille à nouveau » Dans la région.
Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a félicité Javier Milei, saluant « la forte participation et le déroulement pacifique du vote », ajoutant que les États-Unis « J’ai hâte de travailler avec (le gouvernement Milei) sur des priorités communes. » Toujours empêtré dans les procès contre lui, l’ancien président américain Donald Trump a félicité Javier Milei sur son réseau social Truth Social avant même la publication des résultats officiels : « Je suis très fier de vous. Vous transformerez votre pays et rendrez à l’Argentine sa grandeur. »
Voisins sous contrainte, Russes et Chinois inquiets
Dans les pays frontaliers de l’Argentine, les présidents chilien de gauche Gabriel Boric et conservateur paraguayen Santiago Peña ont salué la victoire de Javier Milei, et Gabriel Boric a également félicité « Sergio Massa pour avoir dignement reconnu sa défaite. » Le président colombien Gustavo Petro, issu de la gauche radicale, a déploré pour sa part une victoire de l’extrême droite « triste pour l’Amérique Latine », mais a néanmoins félicité Javier Milei.
Le nouveau président ayant promis d’aligner sa politique sur celle des Etats-Unis, la Russie s’est montrée circonspecte. Moscou a déclaré par la voix de son ambassadeur en Argentine, Dmitri Feoktistov, que « La nouvelle administration a beaucoup à faire pour surmonter les problèmes sociaux et économiques. » Enfin, la Chine, ciblée par Javier Milei lors de sa campagne, a félicité le président et souligné le « des bénéfices tangibles pour les deux peuples » de leurs relations économiques, qu’elle souhaite poursuivre. Le candidat avait déclaré vouloir mettre fin aux relations commerciales avec la Chine, affirmant qu’il ne ferait pas d’affaires avec les communistes.
Mise à jour à 15h45 avec la réaction du FMI.
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