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Trump très en retrait des débats sur la santé de Biden – 09/07/2024 à 08:02

Donald Trump, lors d’un meeting de campagne, le 28 juin 2024 (AFP / Jim WATSON)

Face aux spéculations croissantes sur la santé de Joe Biden, Donald Trump joue, de manière très inhabituelle, la carte de la retenue.

Alors que son rival démocrate traverse sans doute la pire semaine de sa carrière politique, le candidat républicain a résisté à la tentation de le critiquer publiquement.

Pas de diatribe, pas de nouveau surnom assassin : Donald Trump, pas vraiment connu pour être muet, n’a pratiquement pas commenté la tempête à laquelle le président démocrate est confronté au sujet de sa candidature.

Il s’est seulement vanté, dans quelques publications sur son réseau Truth Social, d’avoir « anéanti » son rival lors de leur duel télévisé du 27 juin.

Le quasi-silence de Donald Trump est d’autant plus surprenant que le républicain est généralement le premier à attaquer le président de 81 ans sur sa santé.

Dans l’un de ses numéros favoris lors des meetings de campagne, le showman se moque de l’âge de son rival. Il incarne un Joe Biden hagard, impuissant, incapable de quitter la scène, pour le plus grand bonheur de ses fans, coiffés de la célèbre casquette rouge.

Et il dit : « Il est presque incapable de lire, de se tenir debout ! »

Son camp répète depuis des années que le président américain est sénile, avec des fabrications tendancieuses pour appuyer ses affirmations.

Dans une interview accordée à Fox News lundi soir, Donald Trump a critiqué avec sobriété la performance de M. Biden lors du débat, évitant d’évoquer une quelconque maladie grave ou d’attaquer sa santé mentale.

Il a ajouté qu’il pensait que M. Biden resterait dans la course.

« C’était un débat étrange, car dans les premières minutes, les réponses qu’il donnait n’avaient pas beaucoup de sens », a-t-il déclaré. Le républicain a déclaré qu’il n’avait pas regardé M. Biden pendant le débat « sauf quand il s’est un peu écarté du sujet ».

Interrogé sur la nécessité pour M. Biden de démissionner, M. Trump a répondu : « Nous nous sommes préparés à son éventualité, mais je ne pense pas que cela ait d’importance. »

– Silence « délibéré » –

Alors comment expliquer ce changement de posture ?

Le stratège républicain Rob Burgess affirme que le quasi-silence du candidat républicain est absolument « délibéré ».

Donald Trump, condamné fin mai à New York, a peu d’occasions de détourner l’attention de ses ennuis judiciaires. Ou de ses positions toujours très impopulaires sur l’avortement.

Donald Trump imite Joe Biden en train de tomber dans les escaliers, lors d’un rassemblement à Las Vegas (Nevada), le 9 juin 2024 (AFP / Jim WATSON)

« Pourquoi se mettre au milieu d’un tourbillon médiatique quand on n’y est pas obligé ? », a déclaré à l’AFP Rob Burgess, membre de l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016 et 2020.

Est-il également possible que Donald Trump, 78 ans, se retienne de peur d’être opposé à un candidat plus jeune que Joe Biden en novembre ?

C’est ce qu’insinue David Axelrod, ancien stratège de Barack Obama.

« Trump ne parle pas beaucoup du mauvais débat de Biden. Son équipe de campagne ne fait pas de publicité à ce sujet », a-t-il déclaré. « Pourquoi pensez-vous qu’il y a une telle retenue ? », a-t-il écrit, avec des allusions à X.

– On se voit à Milwaukee –

En Floride mardi pour l’un de ses premiers meetings de campagne depuis le débat, Donald Trump résistera-t-il à la tentation d’imiter un président américain en difficulté ?

Le républicain devrait détailler « comment l’échec de la présidence de Joe Biden a eu des conséquences catastrophiques pour les Floridiens et les Américains », selon son entourage.

L’événement est prévu dans la grande banlieue de Miami, à partir de 19h00 heure locale (23h00 GMT).

Le sénateur de Floride Marco Rubio s’adresse aux journalistes dans les coulisses avant le débat entre Donald Trump et Joe Biden à Atlanta, en Géorgie, le 27 juin 2024. (AFP / CHRISTIAN MONTERROSA)

Sur scène, le républicain devrait être accompagné de Marco Rubio, un sénateur influent de Floride qui figure sur la liste des trois ou quatre noms que Donald Trump envisage comme colistier.

Les profils du sénateur JD Vance et du gouverneur Doug Burgum circulent également et le camp Trump devrait officialiser son choix dans les derniers jours.

Mais là encore, les républicains ont préféré laisser la vedette à la guerre de tranchées que se livrent les démocrates, à quatre mois de l’élection présidentielle.

Le nom du colistier de Donald Trump sera dévoilé au plus tard la semaine prochaine, lors de l’ouverture de la convention du parti républicain à Milwaukee. Ce grand rassemblement sera l’occasion pour les républicains de couronner officiellement Donald Trump comme candidat du parti. Et de capter, une fois de plus, un peu de lumière.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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