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Trump traite de « racaille » à la veille des plaidoiries finales de son procès pénal

Trump traite de « racaille » à la veille des plaidoiries finales de son procès pénal

S’il est reconnu coupable, l’ancien président républicain, âgé de 77 ans, pourra faire appel et, en tout cas, se présenter à l’élection présidentielle du 5 novembre.

Lundi, à la veille du début des débats dans son procès pénal à New York, l’ancien président américain Donald Trump a appelé ses opposants « écume » dans un poste incendiaire, le jour où les Américains marquent la mémoire de leurs soldats morts au combat. « Joyeux Memorial Day à tous, y compris à la racaille humaine qui est déterminée à détruire ce qui fut autrefois notre grand pays, et au juge fédéral new-yorkais de la gauche radicale qui me déteste tellement… »écrit le candidat républicain sur son réseau Truth Social, avant de se lancer dans une longue tirade sur ses déboires judiciaires.

Donald Trump revient effectivement ce mardi 28 mai au tribunal de New York pour la dernière ligne droite de son procès où l’attendent 12 jurés et le risque de devenir le premier ancien président de l’histoire des Etats-Unis condamné par la justice pénale. Après six semaines d’intenses débats, la défense et l’accusation auront une dernière occasion de convaincre le jury, sept hommes et cinq femmes appelés à trancher sur cette affaire aux enjeux politiques colossaux pour le candidat républicain à la présidentielle du 5 novembre.

L’accusation soulignera que le 45e Le président des États-Unis (2017-2021) s’est rendu coupable d’avoir falsifié les documents comptables de son groupe de sociétés, la Trump Organization, pour cacher un paiement de 130 000 dollars à l’actrice porno Stormy Daniels afin d’éviter un scandale sexuel à la toute fin de son mandat. Campagne présidentielle de 2016.

Les procureurs insisteront sur le fait qu’à travers ce paiement, qu’ils assimilent à une dépense de campagne cachée, Donald Trump « corrompu » cette élection en achetant le silence de l’actrice sur une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue avec lui en 2006, alors qu’il était déjà marié à sa femme Melania. Donald Trump, qui a remporté de justesse le vote face à Hillary Clinton, nie cette relation et se présente comme victime de poursuites politiques. Il a refusé de témoigner au procès.

Semer le doute

La défense, de son côté, cherchera une nouvelle fois à torpiller la crédibilité de l’accusateur numéro un, l’ancien confident de Donald Trump, Michael Cohen, pour semer le doute dans le jury, qui doit être unanime pour déclarer l’accusé coupable.

Michael Cohen avait versé l’argent, sur ordre de son patron, à Stormy Daniels « pour garantir que cette histoire ne soit pas révélée et n’affecte pas les chances de Donald Trump de devenir président des États-Unis », a-t-il assuré. Il a ensuite été remboursé en utilisant, selon l’accusation, de fausses factures et des inscriptions déguisées en « frais juridiques » dans les comptes de la Trump Organization, d’où les poursuites pour falsification comptable.

Après les plaidoiries finales, le juge Juan Merchan confiera aux jurés, peut-être dès mercredi, la lourde tâche de décider s’ils déclarent l’ancien chef d’Etat américain coupable ou non coupable. S’ils ne parviennent pas à un accord, le procès devra être répété.

Peur omniprésente du scandale sexuel

S’il est reconnu coupable, le candidat républicain à la présidentielle de 77 ans pourra faire appel et, en tout cas, comparaître le 5 novembre. Mais avec le poids considérable d’une condamnation pénale, son duel avec Joe Biden, 81 ans, promet être proche. L’enjeu est d’autant plus important que ce procès sera probablement le seul à avoir lieu avant l’élection présidentielle, parmi les quatre affaires dans lesquelles Donald Trump est inculpé.

Tout au long des débats, les jurés ont plongé dans les coulisses d’une campagne présidentielle où la crainte d’un scandale sexuel semblait omniprésente, notamment après la révélation d’une vidéo où l’on entendait Donald Trump se vanter vulgairement de« attraper » les femmes « par la chatte ».

Enregistrement audio

Un ancien patron de tabloïd, ami du milliardaire, a déclaré au bar qu’il était son « les yeux et (ses) oreilles » pour chasser toute révélation embarrassante, quitte à payer 150 000 dollars à un modèle Playboy pour taire une liaison avec Donald Trump. Le jury a également entendu l’enregistrement audio d’une conversation privée entre le candidat et Michael Cohen au sujet de ce paiement.

Quant à Stormy Daniels, elle a fourni des détails sur la relation sexuelle qu’elle disait avoir eu avec le milliardaire, un acte selon elle consensuel mais où le « équilibre des pouvoirs » était « déséquilibre ».

Mais s’il a beaucoup été question de sexe et d’argent, les jurés n’auront finalement qu’à répondre à une seule question : Donald Trump a-t-il ordonné la falsification des documents comptables pour cacher le paiement ?

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